Accord RDC-Rwanda: "Il s'agit d'une étape importante pour la paix dans la région des Grands Lacs. La paix sur le papier doit être concrétisée sur le terrain" (Département d'État américain)

Signature de la déclaration de principe par les MAE congolais et rwandais à Washington
Signature de la déclaration de principe par les MAE congolais et rwandais à Washington

La République Démocratique du Congo et le Rwanda s'apprêtent à signer ce vendredi 27 juin 2025, l'accord de paix à Washington en présence de Marco Rubio, Secrétaire d'État américain. Cet accord obtenu grâce à l'arrivée de l'administration Trump au pouvoir pourrait marquer un tournant majeur dans l'histoire politique de la région des Grands Lacs en mettant fin à une crise sécuritaire de près de trois décennies exacerbée par la rébellion de l'AFC/M23 dans l’est du pays.

Tommy  Pigott, porte-parole adjoint principal du Département d'État, est revenu sur l'importance de cet accord de paix entre Kinshasa et Kigali. Toutefois, il reconnaît qu'après la paix obtenue sur le papier doit désormais se matérialiser sur terrain, c'est-à-dire dans les relations quotidiennes de ces deux États.

"Le secrétaire Rubio présidera la cérémonie de signature ministérielle d'un accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, ici même au Département d'État. Il s'agit d'une étape importante pour la paix dans la région des Grands Lacs et rappelle que la paix sur le papier doit être concrétisée sur le terrain. Comme l'a clairement indiqué le secrétaire, la mise en œuvre favorise les investissements économiques et la stabilité régionale que nous recherchons tous. Les États-Unis sont fiers de soutenir ces progrès durement acquis", a déclaré jeudi 26 juin à Washington, Tommy Pigott, porte-parole adjoint principal du Département d'État américain.

Abordant les grandes lignes dudit accord, il estime que cet accord va désormais ouvrir la voie aux investissements économiques et au développement tant souhaité par les différentes parties prenantes.

"Cet accord prévoit des dispositions sur le respect de l'intégrité territoriale et l'interdiction des hostilités ; le désengagement, le désarmement et l'intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques ; la mise en place d'un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité intégrant le CONOPS du 31 octobre 2024 ; la facilitation du retour des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur du pays ; ainsi que l'accès humanitaire et un cadre d'intégration économique régionale. Je tiens donc à souligner ce qui a été mentionné dans mon discours : c'est grâce à la mise en œuvre de cet accord que les investissements économiques et le développement que nous souhaitons tous seront possibles", a-t-il garanti.  

S'appuyant sur la Déclaration de principes signée le 25 avril 2025, l'Accord signé mercredi 18 juin 2025 par les délégués de la RDC et du Rwanda a été élaboré au cours de trois jours de dialogue constructif portant sur les intérêts politiques, sécuritaires et économiques. Avant la signature proprement dite par Thérèse Kayikwamba Wagner, Ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie et son homologue Rwandais Olivier Nduhungirehe, cet accord a été déjà paraphé par les experts et délégués de ces deux États de la région des Grands Lacs.

Dans le cadre de la coordination continue entre les efforts de facilitation des États-Unis d'Amérique et de l'État du Qatar, ce dernier a participé à ces discussions afin d'assurer la complémentarité et l'harmonisation des initiatives des deux pays visant le dialogue et la paix dans la région. La RDC et le Rwanda ont exprimé leur gratitude pour les précieuses contributions et les efforts conjoints des États-Unis et du Qatar, en tant que partenaires, pour promouvoir une résolution pacifique.

Cet accord a divisé davantage la classe socio-politique congolaise. Si pour certains, il s'agit d'un pas en avant dans la recherche des solutions liées à la crise sécuritaire, d'autres par contre estiment que limiter la crise actuelle par la signature d'un accord entre Kinshasa et Kigali c'est faire fausse route. C'est le cas du Docteur Dénis Mukwege et de la famille politique de Joseph Kabila, ancien Président de la République.

Clément MUAMBA