Corridor du Kongo Central et Mbuji-Mayi : des acteurs locaux des chaînes de valeur manioc, riz, fruit, huile de palme et maïs bientôt accompagnés et structurés dans le cadre du projet TRANSFORME

Projet TRANSFORME
Projet TRANSFORME

Dans le cadre du projet d’autonomisation et de remise à niveau des petites et moyennes entreprises (TRANSFORME) en République démocratique du Congo, des acteurs locaux qui sont dans les chaînes de valeur manioc, riz, fruit et huile de palme identifiées à Matadi et au corridor du Kongo Central (Kasangulu, Kimpese, Moanda, Boma) et ceux de la chaîne de valeur maïs identifiée à Mbuji-Mayi (Kasaï oriental) vont bientôt être accompagnés et structurés pour leur développement. 

Ce défi de structuration, qui constitue l’une des contraintes pesant sur le développement de ces chaînes de valeur « porteuses », a été identifié et diagnostiqué au cours d’une étude menée depuis 2024 sur l’identification et la mise en place d’une approche de chaînes de valeurs qui peut être mise à contribution pour le développement du secteur agricole dans ces deux coins de la RDC. 

L’atelier organisé les 19 et 20 juin 2025 à l’hôtel Rotana, à Kinshasa, a clôturé l’étude qui a permis au projet TRANSFORME non seulement de présenter aux différentes parties prenantes les initiatives identifiées mais aussi de les valider ensemble avant d’entamer la prochaine étape qui va consister à entreprendre des actions pour accompagner ces entrepreneurs et les structurer en centres de PME.

Dans son mot de clôture, Mme Mallory Luntadi, qui est la responsable des opérations au projet TRANSFORME a, au nom du coordonnateur et de toute l’équipe du projet, félicité ces acteurs locaux pour avoir permis d’enrichir le débat et l’avoir ancré vers une réalité de terrain. 

« Tout ceci démontre l’importance d’avoir une approche inclusive territorialisée pour structurer nos chaînes de valeur. Grâce à vous, nous avons pu valider le diagnostic, nous avons pu vous présenter les initiatives de mutualisation identifiées qui constituent, pour nous, le socle de futurs centres de PME, une véritable plateforme de service partagé et de structuration collective au service de filières porteuses. Nous sommes désormais mieux outillés pour enclencher la prochaine phase qui sera l’accompagnement, la structuration de ces initiatives mutualisées », a-t-elle déclaré.  

Devenir compétitifs et accroître le niveau de production

De son côté, M. Cubaka Christian, expert en entrepreneuriat et mutualisation des investissements au projet TRANSFORME, a indiqué à la presse les différents défis identifiés et diagnostiqués chez ces entrepreneurs : « Au cours de l’atelier, nous avons essayé de passer en revue différents défis qui ont été identifiés lors du diagnostic. Nous en avons découvert beaucoup qui sont liés à la structuration des acteurs, d’autres liés à l’accès de ces derniers aux équipements de transformation de qualité. Ce qui ne leur permet pas de faire face à la concurrence aux produits qui viennent de l’étranger. À cela, s’ajoutent d’autres défis liés à l’accès au financement et aux routes. Outillé, le projet va maintenant, à travers ces centres de PME, essayer de calibrer ces services pour des solutions palliatives ». 

Pour sa part, M. Masiala Bode, professeur au département d’Économie agricole de l’Université de Kinshasa et consultant national du projet TRANSFORME, a rappelé les objectifs poursuivis par cette étude qu’il a menée avec sa collègue : « Cette étude avait essentiellement trois objectifs, à savoir identifier les filières porteuses autour desquelles les initiatives ‘centres de PME’ (Petites et moyennes entreprises) pouvaient être développés ; diagnostiquer ces différentes filières et, partant des défis identifiés, proposer des initiatives qui feront l’objet de ces ‘centres de PME’ ».

Partant de cette étude, le consultant a précisé : « Au niveau de la province du Kongo central, on a pu identifier et diagnostiquer quatre filières : le manioc, le riz, le fruit et l’huile de palme. Tandis que dans le Kassaï oriental, on a identifié et diagnostiqué le maïs ». Il a aussi épinglé les défis qui, selon lui, sont énormes : « il y en a qui sont structurels, d’autres liés à chaque chaîne de valeur. Mais à côté de ces défis, on a compris que ce sont des filières qui offrent également d’énormes potentiels de développement ». Dans ce contexte, il a assuré : « avec le projet TRANSFORME, on va essayer de voir comment lutter ou alléger des contraintes qui pèsent sur le développement de ces chaînes de valeur et aider aussi les acteurs à devenir compétitifs et à accroître leur niveau de production et, in fine, lutter contre la pauvreté dans les zones de localisation de ces différentes chaînes de valeur ».

Le projet TRANSFORME, rappelle-t-on, est un projet du gouvernement de la République démocratique du Congo financé par la Banque mondiale. Il comprend cinq composantes. Cette étude entre dans le cadre de la troisième composante qui travaille sur l’amélioration de l’écosystème entrepreneurial. 

Bienvenu Ipan