Fiscalité innovante et Fonds d’Investissement Stratégique : le Sénateur Papy Labila trace la voie d’une RDC mieux connectée

Photo d'illustration
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Le Sénat a tenu, ce jeudi 13 juin, une plénière cruciale consacrée à l’examen du rapport de la Commission Économique, Financière et de Bonne Gouvernance (ECOFIN) portant sur deux textes majeurs : la loi de finances rectificative pour l’exercice 2025 et la modification de la loi sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Mais c’est surtout l’intervention lumineuse du Sénateur Papy Labila Nkalim qui a marqué les esprits, tant par la clarté de sa vision que par la pertinence de ses propositions.

Dans un contexte de crise sécuritaire aiguë à l’Est du pays et de besoins criants en infrastructures, le débat sur la création d’un Fonds d’Investissement Stratégique (FIS) s’est imposé comme une réponse novatrice aux défis multidimensionnels de la RDC. Et sur cette question, le Sénateur Labila s’est illustré comme l’un des plus grands promoteurs d’une approche à la fois réaliste, ambitieuse et structurante.

Une vision nationale et intégratrice

Saluant d’emblée le travail accompli par la Commission ECOFIN dans un délai record, l’élu a rappelé que « le budget est l’expression chiffrée du programme du Gouvernement ; c’est à travers lui que l’on peut répondre efficacement aux attentes de la population ». Mais, selon lui, le simple réajustement budgétaire en réponse à la guerre d’agression ne saurait suffire sans une politique claire d’investissements dans les infrastructures.

Papy Labila a dressé un diagnostic sévère mais lucide : 

« Sur 58 000 kilomètres de réseau routier national, seuls 3 000 sont revêtus, soit à peine 5 %, là où la moyenne africaine est de 25 %. À ce rythme, nous ne comblerons jamais les attentes de notre peuple », a-t-il averti.

Des propositions concrètes et innovantes

Avec rigueur et précision, le Sénateur a ensuite livré une série de propositions concrètes pour alimenter ce futur Fonds d’Investissement Stratégique, démontrant une véritable maîtrise des mécanismes financiers et budgétaires.

Il suggère notamment :
    •    L’affectation d’une redevance issue des transactions de Mobile Money (type M-Pesa), aujourd’hui reversée au Trésor, directement au FIS ;
    •    L’imposition d’une redevance sur les sociétés de paris sportifs, dont les flux financiers ont généré jusqu’à 1,3 milliard USD en 2024 ;
    •    La réaffectation de 30 % des fonds perçus par le FOMIN (Fonds Minier) au FIS ;
    •    Une redistribution sectorielle des ressources du FIS, orientée à :
    •    20 % pour le FONER (entretien routier) ;
    •    30 % pour le bitumage des routes ;
    •    20 % pour les infrastructures portuaires et aéroportuaires ;
    •    20 % pour les infrastructures énergétiques ;
    •    10 % pour les autres infrastructures publiques.

« À quoi sert un budget si les routes sont impraticables, si les écoles sont inaccessibles et si les zones rurales sont déconnectées du reste du pays ? », a-t-il interrogé, soulignant l’urgence d’un investissement massif et rationnel dans les infrastructures structurantes.

Une reconnaissance immédiate

L’impact de cette intervention ne s’est pas fait attendre. Le président de la Commission ECOFIN a salué la pertinence des recommandations du sénateur, allant jusqu’à lui demander de rédiger une note technique afin de faciliter l’intégration de ses propositions dans le texte final. Une reconnaissance institutionnelle forte pour un acteur politique qui refuse les demi-mesures et propose des solutions à haute portée stratégique.