Dialogue gouvernement/AFC-M23 à Doha : le médiateur a présenté une proposition aux parties de consulter leurs dirigeants avant de revenir à la table des négociations

Les délégués réunis à Doha
RDC, Rwanda, Togo, USA réunis à Doha

Les discussions entre les délégués du gouvernement congolais et les délégués de la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda sous la médiation du Qatar semblent aller dans la bonne direction pour aboutir à la signature d'un accord entre les deux parties pour le retour de la paix dans l'Est de la République Démocratique du Congo.

Relancées à Doha début mai, soit quelques jours après la signature d'une déclaration conjointe et après un temps de piétinement, des sources proches du dossier, a-t-on appris, les deux parties envisagent d'aborder prochainement les questions fondamentales du conflit en cours dans la partie orientale de la RDC.

"Les négociations entre l’AFC/M23 et le gouvernement de la RDC à Doha sont entrées dans une phase plus approfondie, les deux parties abordant les questions fondamentales du conflit.La prochaine étape sera cruciale : les deux délégations se préparent à des pourparlers cruciaux, facilités par les Qataris, visant à résoudre les divergences restantes. Les Qataris ont présenté une proposition aux deux parties et leur ont demandé de consulter leurs dirigeants avant de revenir à la table des négociations pour poursuivre les négociations", ont rapporté à ACTUALITE.CD des sources sur place à Doha sans toutefois préciser le contenu de ces propositions.

Si les Qataris facilitent le processus, les autorités du Qatar travaillent en étroite collaboration avec les États-Unis représentés par Massad Fares Boulos, conseiller principal pour l'Afrique au département d'État américain et l’Union africaine, qui continuent de soutenir pleinement le processus, qui a produit des résultats positifs depuis son lancement.

Les négociations entre les délégués de Kinshasa et de la rébellion de l'AFC/M23 sous la médiation des Qataris visent  à s'attaquer aux causes profondes du conflit de manière constructive et prospective. Les négociations se sont déroulées dans un climat positif et les deux parties ont exprimé leur optimisme quant au dialogue.

Au mois d'avril dernier, les délégués du gouvernement Congolais et de la rébellion AFC/M23 sous la médiation du Qatar avait signé une déclaration conjointe exprimant leur volonté d'"œuvrer à la conclusion d’une trêve". Cette déclaration a été perçue comme une lueur d’espoir pour une sortie pacifique de la crise dans l’Est du pays malgré des nombreux défis opérationnels sur terrain.

Sur terrain, Médecins Sans Frontières (MSF) a tiré la sonnette d’alarme sur la situation alarmante que traverse la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo. Mardi 3 juin, l’ONG a appelé à une mobilisation urgente pour protéger les civils et répondre aux besoins essentiels des populations déplacées, alors que la cité de Bambo, dans la chefferie de Bwito (Rutshuru) est surpeuplée par un afflux massif de déplacés fuyant les combats entre les rebelles de l’AFC/M23 et les groupes armés locaux wazalendo.

Depuis le 15 mai,  Bambo est le théâtre d’intenses affrontements entre les rebelles de l’AFC/AFC et les miliciens wazalendo du groupe CMC. Ces combats ont entraîné la fuite de plus de 900 familles de la chefferie de Bwito, venues se réfugier dans cette cité aujourd’hui au bord de l’asphyxie.

Clément MUAMBA