RDC : Justicia ASBL qualifie l'enlèvement de Martin Kabwelulu de “chasse à la sorcière”

Martin Kabwelulu, ministre des Mines

L'ancien ministre des Mines Martin Kabwelulu (2006-2019), a été enlevé dans la nuit du mercredi à jeudi dernier avec sa femme, l'ex députée nationale Yvonne Mwepu, a alerté dans un communiqué, le front commun pour le Congo (FCC), sa famille politique. Justicia ASBL, une organisation de promotion et protection des droits de l'homme, du droit humanitaire et du développement, a levé la voix contre ce qu'elle a qualifié d'une « chasse à la sorcière ».

À travers son  communiqué de presse, parvenu à ACTUALITÉ.CD, Justicia ASBL qui relate le déroulement de l'enlèvement de M. Kabwelulu, confirme que ce dernier, avec sa femme, ont été retrouvés  dans les cachots du conseil national de la Cyberdéfense, après moult recherches par la famille et des avocats.

« Après plusieurs recherches faites par sa famille et ses avocats dans la journée du jeudi 22 mai 2025. Mr. Martin Kabwelulu et son épouse seront retrouvés aux cachots du Conseil National de Cyberdéfense dépendant du Cabinet de la présidence de la République et crée en 2023 mais dont les méthodes d'enlèvement, détention et traitement des citoyens n'ont rien à envier des méthodes décriées vis-à-vis de l'Agence Nationale des Renseignements », peut-on lire.

Et de décrier : 

« Depuis les élections de 2019, Mr. Martin Kabwelulu s'est complètement effacé de la scène politique au point que son arrestation apparaisse comme une chasse à l'homme contre les dignitaires de l'ancien régime en exil ou encore au pays ». 

Justicia ASBL s'insurge contre cet enlèvement qui, d'après elle, « rappelle  également que la RDC peine à faire respecter les engagements internationaux et ceux contenus dans la constitution, notamment en rapport avec la procédure d'interpellation des citoyens ainsi que leur détention ». 

Elle ajoute que s'il faut procéder aux interpellations à l'encontre des citoyens, des collaborateurs ou non du régime en place, ceci devrait se faire d'interpellation des citoyens, collaborateurs ou non de l'ancien régime, « que ces arrestations se fassent dans le respect des prescrits légaux et que ces personnes soient présentées devant leur juges naturels dans le meilleur délai et non les détenir dans des lieux secrets et inaccessibles ni par leurs familles, ni par leurs avocats et ce pendant des longues périodes comme c'est le cas du Pasteur Daniel Ngoyi Mulunda et bien d'autres ». 

D'après le communiqué du FCC, une quarantaine d’hommes armés non identifiés, se présentant comme des agents des services de renseignement, ont fait irruption vers trois heures locales au domicile du couple situé dans le quartier huppé de Ma campagne. Ils les auraient emmenés vers une destination inconnue, Leurs téléphones étant injoignables depuis lors, affirmait la même source. La femme ceta ancien ministre a été relâchée quelques jours après pour regagner la résidence familiale.

Samyr LUKOMBO