Est de la RDC : à la Journée de l’Europe, Thérèse Kayikwamba salue le soutien d’une UE « ferme et lucide » face aux ingérences et en faveur de la paix

Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre d'État, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie, a pris part, vendredi 9 mai 2025, à la célébration du 75ᵉ anniversaire de l’Union européenne. La Journée de l’Europe, célébrée chaque 9 mai dans les États membres de l’Union, commémore la Déclaration Schuman du 9 mai 1950. Ce discours, prononcé avant la naissance de la Communauté économique européenne, est considéré comme le texte fondateur de l’Union.

Prenant la parole au nom du gouvernement congolais, Thérèse Kayikwamba Wagner a salué les valeurs fondatrices partagées avec l’Union européenne, ainsi que son engagement en faveur de la paix, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la République démocratique du Congo.

« Je tiens à saluer l'implication constante de l'Union européenne dans les efforts de développement et de pacification de la République démocratique du Congo et de la région des Grands Lacs. À travers ses appuis multiformes, l’Union européenne a accompagné et continue d’accompagner notre pays dans ses réformes institutionnelles, le renforcement de la gouvernance, la promotion de l’éducation, de la santé, des infrastructures et du développement durable. Je salue également le rôle actif et engagé de l’Union dans la recherche d’une solution pacifique à la crise qui sévit dans l’est de notre pays, et en particulier dans son appui aux besoins humanitaires », a déclaré la cheffe de la diplomatie congolaise.

Et de poursuivre :

« Dans ce contexte difficile, l’Union européenne a su faire entendre sa voix avec fermeté et lucidité, en appelant au respect du droit international, à la fin des ingérences extérieures et à la restauration de la paix. Je tiens à cet égard à rappeler le soutien clair et précieux de l’Union européenne à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la RDC. Ce soutien s’est traduit récemment par l’adoption, le 3 février 2025, d’une résolution forte du Parlement européen. Cette prise de position réaffirme l’engagement de l’Union européenne aux côtés du peuple congolais. »

En cette journée mémorable, a-t-elle rappelé, il s’agit de célébrer bien plus qu’un simple anniversaire. C’était pour elle l’occasion de renouveler l’attachement de la RDC à un partenariat stratégique fondé sur des valeurs communes et des objectifs partagés. S’inspirant de l’histoire européenne, Thérèse Kayikwamba a affirmé que la coopération régionale a toujours été un pilier essentiel pour concilier paix et développement dans la région des Grands Lacs.

« Les dirigeants de l’Europe occidentale ont consciemment fait le choix de la paix continentale pour ouvrir la voie à l’entente politique, à l’intégration économique et à une culture de la paix au service des peuples. Ils ont délibérément tourné la page sombre des guerres européennes pour ouvrir un chapitre noble de stabilité et de prospérité partagées. De ce choix est née la Communauté européenne du charbon et de l’acier, suivie de la Communauté économique européenne, qui ont permis, par des traités constitutionnels, la transformation politique et économique de l’Union européenne », a rappelé Thérèse Kayikwamba Wagner.

Et d’ajouter :

« En ce qui concerne la RDC, la coopération à travers l’intégration régionale a toujours été un pilier essentiel pour concilier paix et développement, afin d’assurer davantage de stabilité et de cohésion non seulement dans la région des Grands Lacs, mais aussi sur tout le continent africain et au-delà. C’est ainsi que se traduit la conviction géopolitique de la RDC, dans un esprit de partenariat gagnant-gagnant, avec un plein respect du droit international. C’est donc avec confiance que nous envisageons l’avenir et le renforcement de la coopération entre la RDC et l’Union européenne, au service de la paix, de la prospérité et de la stabilité. »

À en croire Thérèse Kayikwamba Wagner, la RDC entretient des relations historiques et privilégiées avec l’Union européenne. Elle a réaffirmé que le gouvernement congolais restera fidèle à ses engagements.

« Fortes de leurs relations historiques et privilégiées établies depuis de longues années, la République démocratique du Congo et l’Union européenne poursuivront une coopération fondée sur des principes clairs. Le gouvernement congolais, conduit par la Première ministre Judith Suminwa, restera fidèle à ses engagements. Cette amitié s’est forgée à travers l’histoire, consolidée par un dialogue franc et constructif, et nourrie par des partenariats solides dans de nombreux domaines. Nos deux entités partagent des valeurs fondamentales, à savoir le respect de la dignité humaine, la liberté, la démocratie, l’égalité, l’État de droit et les droits humains. Ces principes doivent rester notre socle de collaboration et notre boussole, tant dans la conduite de notre action diplomatique que dans la mise en œuvre de nos politiques publiques », a conclu la cheffe de la diplomatie congolaise.

Pendant cette période de guerre d’agression rwandaise, via la rébellion du M23, l’Union européenne soutient la défense de l’intégrité territoriale de la RDC et dénonce l’appui du Rwanda à ce mouvement rebelle. En mars dernier, elle a adopté des sanctions ciblées contre plusieurs officiers de la Rwanda Defence Force (RDF) et membres du M23. Ces mesures visent des responsables accusés de jouer un rôle clé dans la déstabilisation de l’Est du pays.

Parmi eux :

• Ruki Karusisi, commandant des forces spéciales de la RDF ;
• Eugène Nkubito, commandant de la 3ᵉ division, présente au Nord-Kivu depuis août 2022 ;
• Pascal Muhizi, brigadier général, commandant de la 2ᵉ division, déployée depuis août 2023 ;
• Dans les rangs du M23 : Bertrand Bisimwa, président du mouvement, déjà sous sanctions onusiennes ; Désiré Rukomera, responsable du recrutement et de la propagande ; John Imani Nzenze, colonel du M23 ; Jean-Bosco Nzabonimpa Mupenzi, chef adjoint des finances ; et Jean Bahati Musanga, ancien responsable financier du groupe, actuellement gouverneur autoproclamé de l’administration rebelle à Goma.

Ces sanctions s’inscrivent dans la ligne de la position européenne, qui appelle au respect de la souveraineté de la RDC et à la fin des violences dans l’Est du pays.

Clément MUAMBA