Dans la ville de Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba, l’accès à l’eau potable reste un véritable casse-tête pour la majorité de la population. À peine 10 % des habitants bénéficient encore des services de la REGIDESO, et ce, uniquement dans les anciens quartiers de la ville. Les nouveaux quartiers, en pleine expansion, restent totalement privés de cette ressource essentielle, exposant leurs habitants à d’importantes difficultés au quotidien.
Selon Peter Eseka, chef de centre à la REGIDESO Kolwezi, le problème est structurel et énergétique.
« Pour faire fonctionner les machines, nous dépendons entièrement du courant fourni par la SNEL. Or, les coupures sont fréquentes et ne nous permettent pas de capter de manière régulière l’eau du fleuve Congo », explique-t-il.
La situation est d’autant plus critique que l’un des trois sites de production d’eau, le site de Mutoshi, considéré comme stratégique, est à l’arrêt depuis trois ans, impactant gravement la capacité à approvisionner la ville. Actuellement, seuls certains quartiers comme la cité Manika, le centre-ville, le quartier Byashara, et une partie du quartier Mutoshi continuent à être desservis.
Par ailleurs, la REGIDESO compte sur un projet financé par la Banque mondiale pour inverser la tendance. Il s’agirait de capter l’eau du fleuve et de construire une usine en béton, capable d’alimenter une grande partie des nouveaux quartiers.
« Grâce à notre directeur provincial, un bureau d’études est venu il y a deux mois pour identifier les zones où l’on pourrait implanter des réserves d’eau et lancer de nouveaux projets », renseigne le chef de centre de la REGIDESO Kolwezi.
En attendant, les habitants des quartiers non desservis doivent recourir à des solutions alternatives souvent coûteuses, voire risquées pour la santé publique. Le manque d’eau potable dans cette partie du pays perturbe profondément la vie quotidienne entre hygiène et ralentissement des activités économiques.
Timothée Prince ODIA