RDC : un calme précaire règne à Masisi-Centre après la mort d'au moins 6 civils lors des affrontements entre les miliciens de l'APCLS et le M23

photo ACTUALITE.CD

Un calme précaire règne ce vendredi matin à Masisi-Centre, après des violents affrontements qui ont secoué la localité la veille, opposant les rebelles du M23-AFC-RDF aux miliciens Wazalendo de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain  (APCLS). Ces combats ont fait un bilan humain lourd, avec six morts, huit blessés et deux disparus, selon des sources locales.

Les affrontements ont eu lieu principalement dans le quartier de Camp Saio, où une famille a été décimée. Le père, la mère et un enfant ont été blessés, tandis que leur fille a été tuée à leur domicile, situé sur l’avenue de la Mosquée. L’avenue Kamatembe a également été le théâtre d’un drame, où deux enfants ont perdu la vie et leur mère a été gravement blessée. Les informations provenant de la société civile de Masisi soulignent également que plusieurs autres blessés ont été pris en charge à l’hôpital général de Masisi.

« À Masisi-Centre, il y a un calme précaire ce vendredi. Cependant, certains miliciens wazalendos de l'APCLS ont saccagé des boutiques et des habitations de la population. Ils ont même blessé une personne qui reçoit actuellement des soins à l'hôpital de Masisi. Hier, des affrontements ont été signalés sur plusieurs collines autour de Masisi-Centre et Ngungu. Ce sont les combattants de l'APCLS qui ont lancé l'assaut dans l'objectif de rouvrir la route. Pour l'instant, on signale qu'ils se comportent bien sur le terrain, leur présence ayant été signalée vers Ngumba, avant d’atteindre Bihambwe, en direction de Kironge et Busekere. Lors des tirs d'hier, six civils ont été tués, et deux sont dans un état critique à l'hôpital. À Ngungu, la situation reste inchangée. Les combattants de l'APCLS se réorganisent vers Numbi pour tenter de reconquérir la zone perdue », témoigne, à ACTUALITE.CD, Télesphore Mitondeke, rapporteur de la société civile de Masisi.

À la suite des affrontements, la population a été contrainte de fuir. De nombreux habitants ont trouvé refuge dans les locaux de l’hôpital général de Masisi, où l’afflux de déplacés a saturé les infrastructures. D’autres ont pris la direction de localités jugées plus sûres, telles que Mutiri, Lushebere, Katale, Bihambwe et Rubaya. Ces localités sont désormais considérées comme des havres de paix, loin des affrontements qui continuent de secouer une partie du territoire de Masisi.

Le climat dans cette zone du territoire de Masisi reste tendu. En dépit de l’accalmie relative observée ce matin, des tirs intermittents continuent de perturber la tranquillité de la journée. La population est prudente et, à l'exception de quelques commerçants, les activités économiques sont presque au point mort. L’après-midi du jeudi 3 avril a vu une pause notable dans l'activité commerciale, les marchands hésitant avant d'étaler leurs marchandises en soirée.

Les affrontements ont également été marqués par des actes de pillage, notamment l’attaque du couvent de l’Église catholique par des individus armés.

Josué Mutanava, à Goma