RDC: Plusieurs sources notamment hospitalière confirment le viol de quatre jeunes filles par des hommes armés dans la nuit du 28  au 29 mars à Goma

Photo d'illustration d'une femme violée
Photo d'illustration d'une femme violée

Des sources ont confirmé à ACTUALITE.CD que quatre jeunes filles ont été violées par des hommes armés en tenue civile durant la nuit du vendredi 28 au samedi 29 mars au quartier Kasika, dans la commune de Karisimbi, à Goma. Ces incidents se sont produits sur différentes avenues, selon plusieurs sources locales.

Le premier incident a eu lieu vers 23 heures sur l'avenue Mbati, où deux jeunes filles d'une même famille, âgées de 22 et 25 ans ont été violées. Par la suite, sur l'avenue Kabega, une jeune fille de 23 ans a également été violée, suivie d'une dernière victime âgée de 17 ans sur l'avenue Luotu. Un cadre de base, contacté par ACTUALITE.CD a rapporté que cette dernière a été contrainte de quitter son domicile avant d’être violée par trois hommes. Il ajoute que les victimes ont été dépêchées dans un centre hospitalier.

« Durant la nuit du 28 au 29 mars, plusieurs avenues du quartier Kasika ont été attaquées par des bandits armés. Malheureusement, cette même nuit, nous avons enregistré au moins quatre cas de viols orchestrés par ces hommes en tenue militaire. Une fille âgée de 17 ans a été violée par trois hommes sur l'avenue Luotu. La jeune fille a d'abord été amenée dehors de la maison par les bandits avant d'être violée. Ils ont également pillé plusieurs ménages avant de s’enfuir. Les victimes ont été conduites à l'hôpital et le matin, certaines sont rentrées chez elles après avoir reçu les premiers soins d'urgence », a déclaré un cadre de base.

Ces informations ont été confirmées par la cheffe du quartier de Kasika, Annie Masandi Bilingo, qui a déclaré que des enquêtes sont déjà en cours afin d'identifier les auteurs de ces actes.

Au-delà de ces viols, plusieurs autres avenues de Kasika, notamment Kyamboho, Nyandondo, Mont Bleu, Géomètre 1, Luotu et Kabega, ont été la cible d’attaques armées. La cheffe de quartier a également mentionné que des bandes criminelles ont mené des vols dans divers domiciles. 

Depuis le début de l'année, la structure médicale ayant pris en charge les victimes, a enregistré au moins 26 cas de viol. Ceci s’ajoute à un tableau encore plus préoccupant, alors que les autorités congolaises ont révélé qu’au moins 165 femmes avaient été violées par des détenus lors de l'évasion de plus de 4 000 prisonniers de la prison de Munzenze à Goma, le 27 janvier dernier, alors que la rébellion de l’AFC/M23 avançait vers Goma.

L'ONU a exprimé son inquiétude face à ces niveaux alarmants de violence sexuelle. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a rapporté que 45 cas de violences sexuelles sur des enfants, ainsi que 70 enfants blessés de moins de cinq ans, ont été hospitalisés à l'hôpital CBCA Virunga, à Goma.

Selon des sources locales, les groupes armés auraient profité de la situation sécuritaire précaire pour multiplier les pillages et les viols dans des quartiers comme Majengo, Virunga, Mabanga et Kasika, autour de l’aéroport et les deux quartiers Mabanga, comme le précise le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) dans son dernier rapport, publié le 8 mars dernier.

Josué Mutanava, à Goma