Des cas de meurtre au quotidien se poursuivent à Goma : découverte de cinq corps sans vie en moins de 48 heures

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Evacuation des morts à la prison Centrale de Goma/Munzenze

Au total, cinq corps sans vie ont été retrouvés dans différents quartiers de la ville de Goma, laissant planer de nombreuses interrogations sur les circonstances de ces meurtres. Le premier drame remonte à la nuit du dimanche 22 mars, lorsque le corps sans vie de Bisimwa Marie Wani, une jeune fille de 24 ans et diplômée en criminologie de l’Université Officielle de Bukavu (UOB), a été découvert dans le quartier Katindo, sur l’avenue La Frontière. Selon le chef de quartier, Désiré Kadakala, les premières investigations révèlent que la victime était fiancée à un jeune homme du quartier Mabanga Sud, assassiné quelques jours auparavant dans des circonstances similaires. Ces deux meurtres, qui semblent être liés, sont attribués à un possible règlement de comptes. Le corps de la victime a été transféré à la morgue après identification par sa famille résidant dans le quartier Murara.

Un jour plus tard, trois autres corps ont été retrouvés au quartier Katoyi, dans la commune de Karisimbi. Les victimes, vêtues de treillis, ont suscité de nombreuses interrogations parmi les habitants. Bien que deux d’entre elles portaient des uniformes de la Garde républicaine de la RDC, des analystes locaux indiquent que ces corps auraient été déplacés d’un autre endroit et habillés en treillis afin de brouiller les pistes.

La découverte la plus récente est celle d'un corps d’une fillette d’environ 13 ans, flottant sur les eaux du lac Kivu, dans l’après-midi du lundi 24 mars 2025. Le chef du quartier Lac-Vert, Dedesi Mitima précise que le corps a été enterré sur instruction du coordonnateur de la protection civile. Cette découverte vient s'ajouter à une série de disparitions inquiétantes qui secouent la ville ces dernières semaines.

L'insécurité à Goma ne faiblit pas. En seulement deux jours, un jeune homme signalé disparu a été retrouvé mort, vêtu en tenue militaire, et plusieurs autres incidents violents ont éclaté dans divers quartiers. Dans la nuit de dimanche à lundi, cinq personnes ont été blessées par balle à Kyeshero, Katoyi, et Ndosho, et sont actuellement soignées dans des structures médicales de la place.

L'arrivée du groupe armé M23-AFC à Goma en janvier dernier semble avoir exacerbé la situation étant donné que plus de 4 000 détenus de la prison Munzenze courent toujours dans la ville. Depuis, les disparitions et les meurtres se sont multipliés, créant une atmosphère de peur et de méfiance parmi les habitants. Malgré cela, aucune mesure concrète n’a été prise par les nouvelles autorités pour endiguer cette vague de violence qui déstabilise la ville.

Josué Mutanava, à Goma