Conflit armé persistant en Ituri : plus de 800 victimes de violence sexuelle recensées en deux ans dans les zones de santé de Drodro et Angumu (Rapport)

Illustration/Ph. ACTUALITE.CD

L’enlisement de conflit armé dans la province de l’Ituri depuis 2017 a des conséquences multidimensionnelles sur les populations civiles obligées de se déplacer plusieurs fois, souvent sous le feu des belligérants. Un rapport de MSF intitulé « Risquer sa vie pour vivre », publié ce mardi 25 mars explique les difficultés auxquelles les personnes déplacés font face notamment dans les territoires de Djugu et de Mahagi où l’organisation médicale d’urgence intervient respectivement dans les zones de santé de Drodro et de Angumu.

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En 2023 et 2024, MSF affirmé avoir enregistré 814 victimes de violence sexuelle les deux zones de santé précitées. Drodro est le plus affecté avec des nombres de loin supérieurs. Pour 2023, la zone de santé de Drodro a enregistré 324 victimes de violence sexuelle contre 65 à Angumu pour la meme année. En 2024, 330 à Drodro contre 95 victimes de violences sexuelles dans la zone de santé d’Angumu. Les données de MSF ne sont donc qu’une représentation partielle de la réalité.

« En effet, pour compenser les distributions alimentaires insuffisantes, les personnes déplacées rapportent être contraintes de se déplacer dans les champs autour des sites pour travailler, chercher de la nourriture ou recueillir du bois de chauffage. Ces sorties sont connues pour comporter un risque élevé de violences sexuelles en raison notamment de la circulation d’hommes armés, mais le manque d’alternatives pour nourrir leurs familles ne donne pas d’autre choix aux victimes », précise le rapport.

Dans les deux zones de santé où MSF propose une prise en charge médicale et psychosociale des victimes de violences sexuelles, les services de protection et de soutien à la réinsertion socio-économique des victimes sont très limités, voire inexistants. Mais parfois, l’accès des victimes à des services de prise en charge est limité notamment en raison de l’éloignement physique des services de prise en charge, en particulier lorsque les déplacements sont rendus dangereux lorsque les groupes armés sont actifs.