RDC : Félix Tshisekedi estime que le processus de Luanda est "au ralenti" et nécessite un nouvel élan

Félix Tshisekedi et João Lourenço
Félix Tshisekedi et João Lourenço

Le président congolais Félix Tshisekedi a jugé que le processus de Luanda, censé favoriser une résolution diplomatique du conflit dans l'est de la République démocratique du Congo, traverse des "turbulences" et nécessite un nouveau cadre de facilitation.

Depuis Munich, où il participe à la Conférence sur la sécurité, Félix Tshisekedi a reconnu que ce mécanisme régional connaît "un ralentissement" en raison des nouvelles responsabilités du président angolais João Lourenço, jusque-là médiateur principal. "Avec son rôle accru au sein de l’Union africaine, il devient difficile pour lui de continuer à gérer ce dossier", a-t-il déclaré.

Face à cette situation, le chef de l'État congolais a indiqué que des discussions sont en cours pour "désigner d'autres chefs d'État qui pourront reprendre le relais" et assurer le suivi des engagements pris dans ce cadre. "Le processus n’est pas mort, mais il faut une nouvelle dynamique", a-t-il insisté.

Ce constat intervient alors que les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon Kinshasa, ont pris le contrôle de l’aéroport de Kavumu, à une trentaine de kilomètres de Bukavu, en dépit des appels au cessez-le-feu lancés par la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC).

Tshisekedi, qui refuse tout dialogue direct avec le M23, estime que ce groupe armé n’est qu’un "paravent" du Rwanda. Il appelle plutôt à discuter avec Kigali, qu’il accuse de vouloir "déstabiliser" la RDC en instrumentalisant les rebelles.

Le président congolais a également critiqué la gestion des minerais stratégiques dans la région, dénonçant un "accord scandaleux" permettant au Rwanda d'exporter des matières premières dont il ne dispose pas sur son territoire. "Le Rwanda a renforcé son économie grâce au pillage de nos ressources, sous le regard complice de la communauté internationale", a-t-il martelé.

Alors que la crise humanitaire s'aggrave dans l'est de la RDC avec de nouveaux déplacements massifs de population, Kinshasa attend désormais des décisions concrètes de la part de ses partenaires régionaux et internationaux pour freiner l’avancée des groupes armés.