Volker Türk s'attend aux résultats “concrets” après le sommet conjoint SADC-EAC sur l’agression rwandaise : "Ceux qui pensent trouver la solution par la voie militaire ont tort "

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk

La ville de Dar-es-Salaam en Tanzanie accueille, du vendredi 7 au samedi 8 février 2025, le sommet conjoint de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) sur le conflit dans l'est de la RDC marqué par la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire depuis l'occupation de la ville de Goma par la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda.

Intervenant lors de la session extraordinaire sur la République Démocratique du Congo au Conseil des Nations-Unies pour les droits de l'homme, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a émis le vœu de voir ces assises aboutir à des résolutions concrètes. À l'en croire, il n'existe pas de solutions militaires à la crise sécuritaire dans l'Est de la RDC.

" Ceux qui pensent trouver la solution par la voie militaire ont tort. Un conflit encore plus profond et large aurait des conséquences dévastatrices sur les civils. J'appelle toutes les parties à déposer leurs armes et à reprendre le dialogue dans le cadre du processus de Luanda et de Nairobi. J'espère aussi que, lors de la réunion à Dar-es-Salam, il y aura des résultats concrets (NDLR:sommet conjoint SADC-EAC). Il faut veiller à ce que la participation substantielle des femmes dans ce processus soit assurée ", a déclaré vendredi 7 février Volker Türk.

Face à la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme plaide pour la mise en place d'un corridor humanitaire pour apporter de l'assistance aux nécessiteux.

" Entre-temps, toutes les parties au conflit doivent respecter les droits humains et le droit international humanitaire. Le M23, les forces rwandaises et tous les acteurs qui les soutiennent doivent faciliter le passage de l'aide humanitaire. Il faut rouvrir l'espace aérien et les voies terrestres et lacustres pour établir un corridor humanitaire et garantir la sécurité des acteurs humanitaires. Dans de telles circonstances, il est crucial d'établir les faits et de traduire les auteurs des violations en justice. Il est donc nécessaire d'ouvrir une enquête indépendante et impartiale sur les violations et abus aux droits humains et les violations du droit international humanitaire commises par toutes les parties" a lancé ce haut fonctionnaire des Nations-Unies.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme qui a salué l'appel de la Cour Pénale Internationale et a promis tout son soutien pour les enquêtes relatives aux allégations des violations des droits de l'homme.

"J'offre le soutien de mon bureau à cet égard et je salue l'appel de la Cour Pénale internationale de cette semaine aux parties concernées de soumettre des informations sur la situation en RDC. Je réitère l'appel du Secrétaire général de l'ONU aux forces rwandaises de défense de cessez tout soutien et de se retirer de la RDC,la voie militaire n'est pas non plus une réponse aux défis politiques, socioéconomiques y compris l'exploitation illégale des ressources naturelles qui sont à l'origine de ce conflit" a indiqué le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.

Selon la Présidence Kényane qui a annoncé la nouvelle du sommet conjoint SADC-EAC, il fait suite à un accord entre le président de la SADC, le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, et le président de la CAE, le président du Kenya, Williams Ruto. Selon la source citéeble Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi et son homologue du Rwanda Paul Kagame avaient confirmé leurs présences en Tanzanie.

Cette réunion du Conseil des Nations-Unies aux droits de l'homme post chute de la ville de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu coïncide avec le sommet conjoint de Dar es Salam, qui réunit les chefs d’État de la CAE et de la SADC. Ce sommet est attendu comme un moment clé dans la gestion de cette crise qui oppose la RDC et le Rwanda sur la présence de l’armée rwandaise et du M23 sur le territoire congolais. Le processus de Luanda et celui de Nairobi devraient être au centre des discussions pour tenter d’amorcer une désescalade durable.

Clément MUAMBA