RDC : la MONUSCO se mobilise autour de Sake et Goma face au M23, mais absente à Minova (Sud-Kivu) faute de mandat

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Alors que les affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les combattants du M23 soutenus par l’armée rwandaise se multiplient sur plusieurs fronts, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) joue un rôle crucial dans la protection des civils et la défense des positions stratégiques autour de Sake et Goma.

Depuis novembre 2023, la MONUSCO participe à l’opération conjointe « Springbok » en collaboration avec les FARDC. Cette initiative vise à empêcher l’avancée du M23 vers Goma et Sake, des localités pour la stabilité régionale. À Sake, où les combats font rage depuis l’aube, les Casques bleus appuient les forces congolaises en assurant des positions défensives pour protéger la population et prévenir la prise de la cité par le M23. Les patrouilles nocturnes et diurnes mises en place par la mission onusienne visent également à contribuer à sécuriser les axes routiers et à garantir l’approvisionnement en ressources essentielles.

La situation est particulièrement préoccupante à Goma, où les détonations provenant des affrontements autour de Sake provoquent une panique généralisée. Les camps de déplacés situés dans l’ouest de la ville, comme ceux de Nzulo et Mugunga, se vident à mesure que les populations fuient par crainte d’une extension des combats. La vie quotidienne est gravement perturbée : des magasins ont fermé leurs portes et les prix des produits alimentaires ainsi que des transports ont considérablement augmenté. Par ailleurs, certaines écoles de Goma ont suspendu leurs cours, renvoyant les élèves chez eux.

Dans d’autres zones sensibles comme Kitshanga, Kanyabayonga et Kiwanja, appelés aussi « 3K », la MONUSCO maintient une présence pour protéger les populations civiles, bien que ces localités soient sous contrôle du M23. Ces efforts sont limités par les restrictions du mandat de la mission, qui ne lui permet plus d’intervenir dans des zones telles que Minova et d’autres parties du Sud-Kivu où les combattants du M23 ont récemment progressé.

Actuellement, plus de 10 000 soldats de la MONUSCO sont déployés dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Leur rôle est d’assurer la sécurité des civils, d’appuyer les FARDC sur des positions clés et de contenir l’expansion du M23. Cependant, la situation reste tendue sur plusieurs fronts, notamment dans le territoire de Lubero, où des combats violents se déroulent entre Kayambi et Mambasa, et dans le territoire de Masisi, où les affrontements se concentrent sur des axes stratégiques menant à Sake.

Au-delà des efforts militaires, la MONUSCO continue de plaider pour une solution durable à la crise, insistant sur la nécessité de protéger les populations civiles tout en stabilisant la région. Mais les défis restent immenses face à l’intensité des combats et à l’impact humanitaire croissant.