RDC : après la chute de Minova, la société civile exige la présence au Sud-Kivu du ministre de la Défense et du chef d'État-Major de l’Armée

La Coordination Provinciale de la Société Civile Forces Vives du Nord-Kivu a appelé lundi à une intervention urgente des autorités militaires et gouvernementales pour faire face à la détérioration de la situation sécuritaire dans l'est de la République Démocratique du Congo, marquée par les avancées des combattants du M23 appuyés par le Rwanda (M23-RDF).

Dans un communiqué publié ce 21 janvier, la société civile a exprimé sa « consternation » après la prise de la cité stratégique de Minova, dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu. Cette percée fait suite à des combats acharnés dans les collines de Masisi, dans la province voisine du Nord-Kivu. Minova, située sur les rives du lac Kivu, représente un point névralgique pour la logistique et le ravitaillement de la ville de Goma.

Face à ce qu’elle qualifie de « situation critique », la société civile exhorte le Président Félix Tshisekedi à dépêcher en urgence le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense et le Chef d'État-Major Général des FARDC sur le terrain, accompagnés des moyens logistiques nécessaires pour réorganiser les troupes. Elle appelle également à une surveillance accrue des comportements des militaires et des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), accusés de tracasseries et de distractions sur les axes routiers stratégiques.

La société civile réclame la suspension immédiate de la perception des impôts et taxes nationaux dans une région marquée par une précarité extrême. Elle demande également des sanctions exemplaires contre les officiers et soldats accusés de désertion face à l’ennemi, abandonnant armes et populations.

La prise de Minova soulève des inquiétudes croissantes quant à un possible encerclement de Goma et Sake, où les forces ennemies pourraient perturber la navigation sur le lac Kivu, l’une des principales voies de ravitaillement. Cette situation aggrave la crise humanitaire, alors que des milliers de déplacés fuient les zones de combat.

Dans son communiqué, la société civile presse les Nations Unies, l’Union Européenne, l’Union Africaine et les États-Unis d’exercer une pression sur le Rwanda pour cesser son « agression » sur le sol congolais. Elle appelle à privilégier une solution diplomatique pour restaurer la paix.

De son côté, l’armée congolaise a assuré dans un communiqué que les combats se poursuivent sur tous les fronts et que l'ennemi subit des pertes importantes en hommes et en matériel. Si les forces armées affirment contenir les avancées du M23 à Lubero, Sake et Nyiragongo, elles reconnaissent toutefois une percée ennemie à Minova et Bweremana.

L’armée a exhorté la population au calme et à ne pas céder aux campagnes de désinformation diffusées sur les réseaux sociaux par l’ennemi, tout en réaffirmant son engagement à ramener la paix dans l’Est de la RDC.