C'est un deuxième lundi difficile pour les Kinois habitués à sortir le matin. Jusqu’à 10h, la journée s’apparente à un chaos sur les grandes artères de la capitale congolaise, désertées des bus et taxi-bus jaunes, en dépit des avertissements du gouverneur de la ville, Daniel Bumba, aux associations des transporteurs de la capitale lors d'une réunion ce dimanche.
Au rond-point Ngaba, dans la commune éponyme, une marée humaine fait le pied de grue depuis plusieurs heures et la population afflue dans différents coins attendant les rares bus à emprunter leurs destinations. Certains bus sont parqués d'un côté comme de l'autre de la route. À Matete, la situation reste similaire. L'accès à quelques taxis visibles se fait avec brutalité au détriment du montant de la course qui ne respecte pas toujours la grille tarifaire.
La moto, une alternative coûteuse
Cette situation de crise profite aux motocyclistes qui font le choux gras. Devenus capricieux, la plupart d'entre eux doublent voire triplent les prix des courses. Les motos tricycles, qui s'ajoutent à la liste des engins de transport à Kinshasa, suivent également le rythme tout en restant sur leurs itinéraires habituels. Pendant ce temps, certains habitants lassés par une attente prolongée, font demi-tour, tandis que d'autres préfèrent rester sur les arrêts de bus sous le soleil accablant.
Au cours de la réunion de ce dimanche, Daniel Bumba avait rappelé aux associations des transporteurs que la grève suit toujours une procédure, c'est-à-dire qu'il doit y avoir une commission, un préavis, et ensuite la grève, après avoir épuisé toutes les voies de discussion. «Autrement fait, c’est une grève sauvage », a-t-il déclaré.
Pour garantir l’ordre public, l’autorité urbaine a annoncé le déploiement de la police, soutenue par l’armée et les services de renseignement, afin de prévenir toute tentative de perturbation. Insistant sur la nouvelle grille tarifaire, Daniel Bumba a exhorté les syndicats du transport à sensibiliser leurs membres sur l’importance de respecter la nouvelle mesure publiée depuis le 7 janvier dernier.
Lundi dernier, le ministre provincial du transport, Bob Amiso, avait donné un moratoire de 10 jours aux associations des transporteurs afin de sensibiliser au respect de la nouvelle grille tarifaire. Ce membre du gouvernement provincial avait précisé qu'aucun contrôle ne serait fait. C'est ce vendredi 24 janvier que ce délai va expirer.
Lire aussi : Kinshasa : Daniel Bumba prévient contre toute tentative de paralysie de la ville par une grève "sauvage" ce lundi
Samyr LUKOMBO