Inongo: les bureaux de la Caritas et de la Dinacope vandalisés par des enseignants en colère réclamant le paiement de leurs salaires

Enseignants manifestant sur le Boulevard Mobutu à Inongo
Enseignants manifestant sur le Boulevard Mobutu à Inongo

La ville d’Inongo, chef-lieu de la province de Mai-Ndombe, a été le théâtre d’une manifestation mouvementée ce mardi, menée par des enseignants réclamant le paiement de leurs salaires. Des actes de vandalisme ont été signalés, ciblant notamment les locaux de la Caritas et de la Direction nationale de contrôle et de paie des enseignants (DINACOPE).

Caritas, première cible de la colère des manifestants 

Selon les témoignages recueillis, des jets de pierres ont atteint le personnel et les installations de la Caritas, structure intermédiaire chargée de la paie des enseignants. Les dégâts sont considérables : une quincaillerie, un bâtiment en construction, un panneau d’affichage et une centrale photovoltaïque ont été endommagés.

L'abbé Emmanuel Ndoyite, responsable de la Caritas à Inongo, s’est indigné de ces violences qu’il qualifie de "comportement indigne" de la part d’enseignants censés représenter une certaine éthique.

"Notre panneau d’affichage est endommagé, et notre centrale photovoltaïque est détruite. Nous déplorons cette brutalité venant de personnes qui devraient respecter les normes. Une telle attitude est contraire à l’honneur de leur fonction", a-t-il déclaré.

Accusée à tort, selon lui, de bloquer la paie des enseignants pour le mois de décembre, la Caritas pointe du doigt le retard des fonds gouvernementaux.

"La Caritas n’a jamais reçu l’argent. La CENCO a également précisé que ce retard de paiement n’est pas imputable à notre structure, mais à l’État qui n’a pas transféré les fonds nécessaires à l’IFOD pour alimenter la Caritas diocésaine", a précisé l’abbé Ndoyite.

La DINACOPE également touchée 

Outre la Caritas, la DINACOPE n’a pas été épargnée par la colère des manifestants. Les installations de la direction provinciale ont subi des dommages importants, notamment au niveau des équipements informatiques, des portes et un véhicule endommagé.

"Les manifestants ont détruit la porte du bureau du directeur provincial, endommagé les systèmes informatiques et percé les tôles du bâtiment. Ces systèmes sont essentiels pour la mécanisation des enseignants de Mai-Ndombe 1. Avec ces dégâts, les territoires d’Inongo et de Kiri sont pénalisés, car il est désormais impossible de transmettre les dossiers à Kinshasa", a expliqué Lucien Kambiya, directeur provincial de la DINACOPE.

Des poursuites judiciaires engagées 

Face à ces débordements, une plainte a été déposée, et un officier du ministère public aurait été dépêché pour constater les dégâts.

La tension monte depuis plusieurs semaines à Inongo. Lors d’une précédente manifestation, les enseignants avaient exprimé leur frustration face à la paie incomplète des salaires. Seul le mois de novembre avait été payé, alors que deux mois de salaires étaient attendus. Ils avaient alors menacé de déclencher une grève jusqu’au versement intégral des sommes dues.

Jonathan Mesa