Tshopo : Trois morts dans des affrontements intercommunautaires à Yahuma

Photo ACTUALITE.CD.

Une bataille rangée s’est déroulée dans le territoire de Yahuma entre le 31 décembre 2024 et le 3 janvier 2025, faisant un bilan de trois morts, dont une femme, une centaine de maisons incendiées et plusieurs blessés graves.

Origine des tensions

Selon le député provincial Paul Lokesa Bamboli, élu de Yahuma et rapporteur à l'Assemblée provinciale de la Tshopo, les affrontements ont éclaté à la suite d’une rumeur impliquant les gardes du chef de groupement Bokala ya Yalomboka, accusés d’avoir battu un jeune du village Bolembe.

Cette accusation a provoqué une vague de colère parmi les habitants de Bolembe, qui se sont organisés pour se venger contre ceux du village Yalomboka, déclenchant une série d’affrontements.

Violence et absence d’intervention

La situation a dégénéré, plongeant les deux communautés dans une spirale de violence armée, principalement à l’aide d’armes blanches. Plusieurs personnes ont été blessées, certaines ayant subi des mutilations comme des mains coupées, et ont été transférées dans des structures médicales locales.

Malgré la gravité des événements, aucune intervention de l’administration locale ni de la police nationale congolaise n’a été signalée pendant les quatre jours qu’ont duré les affrontements.

Appels au calme

Paul Lokesa Bamboli a appelé les deux communautés à la retenue :

« J’invite les habitants de ces communautés au calme, à ne plus recourir à la violence, mais à préserver la paix sociale, l’unité et le vivre-ensemble, car vous êtes tous frères et sœurs. »

Réaction des autorités

Alerté par le député provincial, le gouverneur de la Tshopo, Paulin Lendongolia, a dépêché une équipe mixte des FARDC et de la police nationale congolaise pour rétablir la paix, la sécurité et l’autorité de l’État dans cette région restée plusieurs jours sans présence officielle.

Les tensions entre les villages de Bolembe et Yalomboka rappellent l’urgence d’une intervention proactive des autorités pour éviter de nouveaux débordements et restaurer durablement la cohésion sociale.

Gabriel Makabu, depuis Kisangani