Selon un rapport publié ce jeudi par le groupe d’experts des Nations unies, la coalition Alliance Fleuve Congo-M23 (AFC-M23) aurait tenté de conclure un pacte de non-agression avec les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé opérant principalement en République démocratique du Congo et en Ouganda.
D’après plusieurs sources citées dans le rapport, des contacts auraient eu lieu dès février 2024 entre des représentants des deux groupes. Ces interactions auraient impliqué des proches des dirigeants des ADF, notamment Seka Musa Baluku et Ahmad Mahmood Hassan, dit Abwakasi, ainsi que des membres des réseaux de l’AFC-M23, y compris Corneille Nangaa. Le but principal de ces discussions aurait été de garantir un passage sûr dans les territoires sous contrôle des ADF pour les recrues et les activités logistiques de la coalition AFC-M23, tout en limitant les affrontements directs.
Les experts indiquent que la coalition AFC-M23 aurait proposé aux ADF une collaboration tactique incluant la réduction des attaques contre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les civils dans les zones concernées. Cependant, un ex-combattant des ADF affirme que Seka Musa Baluku aurait rejeté l’offre, déclarant qu’il se méfiait de la coalition et qu’il continuerait à cibler les civils qu’il considère comme des « infidèles ».
Alors que l’AFC-M23 consolidait ses positions dans les territoires de Lubero, les spéculations sur une coopération avec les ADF se sont intensifiées. Des sources proches des ADF ont confirmé que des discussions avaient eu lieu, mais sans qu’un accord formel ne soit conclu. Malgré cela, les contacts établis reflètent une tentative stratégique de la part de l’AFC-M23 d’étendre son influence sur les territoires contrôlés par les ADF.
Les figures clés de ces interactions, Seka Musa Baluku et Ahmad Mahmood Hassan, sont sous sanctions internationales pour leur rôle dans des attaques violentes menées par les ADF. Baluku, chef des ADF depuis 2015, a orchestré des opérations transnationales, notamment en lien avec l’État islamique. Hassan, pour sa part, est accusé d’avoir coordonné des attentats meurtriers en RDC et en Ouganda, notamment à Kasindi et Goma.