RDC : Shadary accuse Tshisekedi de vouloir instaurer une présidence à vie

Emmanuel Shadary dans les rues de Kinshasa
Emmanuel Shadary dans les rues de Kinshasa

Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), a vivement critiqué le projet de révision constitutionnelle porté par le président Félix Tshisekedi. Lors d’une interview à l’issue de la déclaration de l’opposition ce mercredi, il a accusé le chef de l’État de chercher à s’éterniser au pouvoir en manipulant les dispositions constitutionnelles.

« Il dit qu’il va changer la Constitution. Nous disons qu’il ment à notre population. Son objectif est de rester éternellement à la tête du pays, même plus longtemps que Mobutu », a déclaré Shadary, en référence à l’ancien dictateur qui a dirigé le pays pendant plus de trois décennies.

Selon Shadary, Félix Tshisekedi, qui s’opposait à toute révision de la Constitution lorsqu’il était dans l’opposition, montre aujourd’hui des intentions contraires. « Pourquoi veut-il changer d’avis maintenant ? Sept ans fois quatre ou cinq, c’est ce qu’il vise. Nous refusons. C’est lui qu’il faut changer, par la voie légale, notamment l’élection », a-t-il affirmé.

Le secrétaire permanent du PPRD a également annoncé une série d’actions citoyennes pour contester cette initiative qu’il qualifie de dangereuse pour la démocratie congolaise. « Ce pays appartient à nous tous. Dans les prochains jours, nous allons organiser des actions de terrain pour défendre notre Constitution et notre souveraineté », a-t-il déclaré, invitant la population congolaise à se mobiliser.

Ces propos de Shadary s’inscrivent dans un contexte politique marqué par une opposition farouche au projet de révision constitutionnelle annoncé par Tshisekedi. Les principales forces politiques de l’opposition, regroupant le FCC, Lamuka et Ensemble pour la République, ont rejeté cette initiative lors d’une déclaration commune au siège de la CENCO à Kinshasa.

L’opposition accuse le président Tshisekedi de vouloir modifier les dispositions limitant le nombre et la durée des mandats présidentiels pour rester au pouvoir au-delà des deux mandats prévus. « Pas de changement de Constitution, pas de troisième mandat, pas de présidence à vie en RDC », ont martelé les leaders de l’opposition, appelant à des manifestations pour défendre la Constitution de 2006, adoptée par référendum avec 85 % d’approbation.

En dénonçant ce qu’ils appellent un « coup d’État constitutionnel », les opposants ont également critiqué la gestion sécuritaire et économique du pays, marquée par des crises multiples, notamment dans l’Est du pays, où les violences des groupes armés persistent.

Alors que le pays se prépare pour des échéances électorales cruciales, cette montée des tensions entre le pouvoir et l’opposition préfigure une bataille politique intense autour de la préservation de la Constitution et de l’avenir démocratique de la RDC.