La représentante du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) en République Démocratique du Congo, Angèle Dikongué-Atangana, a présenté ce lundi 11 novembre 2024 le bilan détaillé des activités du HCR pour l'année 2024, axées sur l'amélioration des conditions de vie des personnes contraintes de fuir.
Devant le corps diplomatique, Mme Dikongué-Atangana a exposé les statistiques mensuelles concernant les réfugiés et demandeurs d'asile en RDC depuis le début de l'année jusqu'au 30 septembre, ainsi que les défis rencontrés par l'organisation et les perspectives pour 2025.
Elle a souligné que, du fait de l'insécurité persistante, les conditions de vie des personnes forcées de fuir en RDC se détériorent quotidiennement. Par ailleurs, l'absence d'un système d'enregistrement civil adéquat expose de nombreuses personnes au risque d'apatridie.
Malgré ces obstacles, le nombre de réfugiés en RDC a diminué, passant de 523 710 à 523 365, soit une baisse de 0,06 %, notamment grâce au rapatriement dans leurs pays d'origine, comme le Rwanda, la République Centrafricaine, le Burundi et le Soudan du Sud. Le nombre de demandeurs d'asile a également diminué, passant de 1 920 à 1 155, tandis que 55 Congolais ex-réfugiés ont été rapatriés en RDC en septembre. Au total, le pays compte actuellement 524 520 réfugiés et demandeurs d'asile (523 365 réfugiés et 1 155 demandeurs d'asile).
« Selon les statistiques des agences des Nations Unies, coordonnées par OCHA, dans les trois provinces de l’Est - Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri - la RDC compte 524 520 réfugiés provenant essentiellement de quatre pays : la République Centrafricaine, le Rwanda, le Burundi et le Soudan du Sud. De plus, il y a plus de 6,4 millions de déplacés internes. Nous estimons également qu'environ 2 millions de personnes se trouvent dans une situation d’entre-deux, entre retour et déplacement forcé. Enfin, nous avons un million de réfugiés et demandeurs d'asile congolais dans les pays voisins et sur le continent africain. La crise en RDC, bien qu’elle dure depuis longtemps, reste très invisible. Cette pérennisation de la crise ne profite à personne, ni aux personnes en détresse pour qui la situation devient invivable, ni à ceux qui viennent à leur secours. Pour nous tous, la seule solution reste la paix durable pour le Congo, pour cette sous-région et pour le monde, car sans la paix, il n'y a ni respect des droits humains ni développement durable », a déclaré Angèle Dikongué-Atangana.
Elle a ajouté :
« J’en appelle au gouvernement de ce pays, aux gouvernements amis de la sous-région et, plus largement, au Conseil de sécurité : il est urgent que le monde et l’humanité décrètent la paix pour l’est du Congo, pour le bien de ce pays, de ses voisins et de tout le continent. »
Par ailleurs, le HCR continuera ses efforts pour rechercher des solutions durables aux problèmes des personnes déplacées, notamment en préparant et en intervenant en cas d'urgence, en gérant les sites de déplacés, en assurant la protection communautaire, et en favorisant l'autonomie, la résilience et l'inclusion socio-économique.
Actuellement, plusieurs défis entravent l’action du HCR en RDC : des ressources insuffisantes pour répondre aux besoins élevés, un manque d’acteurs du développement et d’agences des Nations Unies dans certaines localités, une situation sécuritaire instable à l’est du pays, et la déclaration de l’épidémie de Mpox comme urgence de santé publique internationale.
Le HCR s’est également associé au Programme d’identité juridique des Nations Unies pour aider le gouvernement de la RDC à mettre en place un système d'enregistrement solide et inclusif pour toutes les populations, afin que personne ne soit laissé de côté.
La RDC est le deuxième pays africain comptant la plus grande population de déplacés internes, après le Soudan du Sud.
Grâce Guka