Les gouvernements de la Colombie et de la Suède, en partenariat avec l’Organisation mondiale de la Santé, l’UNICEF et la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question de la violence contre les enfants ont accueilli à Bogota (Colombie) la toute première Conférence ministérielle mondiale sur l’élimination de la violence contre les enfants. Cet événement a réuni plus de 130 gouvernements, 90 ministres et divers alliés, parmi lesquels des enfants, des jeunes, des survivants, des universitaires et des philanthropes, dans le but de favoriser un changement transformateur.
À ces assises, la délégation de la République démocratique du Congo (RDC) a été conduite par le Vice-Ministre de l’Education Nationale et Nouvelle Citoyenneté, Jean-Pierre Kezamudru. Représentée par les Ministère de l’Education Nationale et Nouvelle Citoyenneté ; Genre, Famille et Enfant ; Droits humains ; Santé ; et Affaires sociales, rapporte la cellule de communication du ministère de l'éducation nationale et nouvelle citoyenneté jeudi 6 novembre dernier, la RDC a pris part à ces assises en tant que pays solution dans les efforts pour l’élimination de la violence contre les enfants.
La Conférence de Bogota intervient après la tenue en octobre dernier, sous l’égide de Madame la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, de la toute première conférence nationale congolaise sur l’élimination de la violence contre les enfants. Ainsi, au cours de cette conférence à Kinshasa, les parties prenantes avaient évalué et apprécié les efforts réalisés par la RDC pour lutter et éradiquer la violence contre les enfants.
Parmi les progrès et engagements dans ce domaine, on peut noter : - le renforcement du cadre juridique en matière de protection de l’enfant, à travers notamment la révision du code de la famille en 2016 qui a porté l’âge du mariage de 15 à 18 ans, comme pour le garçon ; - la gratuité de l’enseignement primaire qui a permis à plus de 4,5 millions d’enfants, surtout des filles, d’accéder à l’école ; - des mécanismes de gestion des plaintes et des lignes d’assistance mises en place pour encourager les enfants à signaler tout abus et accéder au soutien nécessaire ; - l’adoption d’une approche holistique dans la mise en place des services médicaux, juridiques, socioéconomiques et psychologiques pour les survivants des violences, notamment les violences sexuelles ; - les campagnes de sensibilisation sur l’importance de l’éducation et de la mobilisation parentale et communautaire sur l’élimination de la violence contre les enfants.
Avec ces progrès réalisés, le Gouvernement de la RDC, représenté par le Vice-Ministre Jean-Pierre Kezamudru à Bogota a mobilisé davantage des partenaires présents dans la capitale colombienne Bogota pour l’accompagner dans son combat pour la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des enfants.
Par la même occasion, plusieurs pays se sont engagés à améliorer les services destinés aux survivantes et survivants de violence dans l’enfance ou à lutter contre le harcèlement, tandis que d’autres ont déclaré qu’ils investiraient dans un soutien à la parentalité essentiel – l’une des interventions les plus efficaces pour réduire les risques de violence à la maison.
« Bien qu’elle soit largement évitable, la violence reste une horrible réalité quotidienne pour des millions d’enfants dans le monde, laissant des cicatrices qui demeurent sur plusieurs générations », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS dans un communiqué de presse.
Et d'ajouter :
« Aujourd’hui, les pays ont pris des engagements cruciaux qui, une fois concrétisés, pourraient enfin inverser la tendance dans le domaine de la violence dont sont victimes les enfants. Qu’il s’agisse de mettre en place un soutien qui change la vie des familles, de rendre les écoles plus sûres ou de lutter contre les abus en ligne, ces actions seront fondamentales pour protéger les enfants contre les dommages durables et les problèmes de santé»
On estime que plus de la moitié des enfants dans le monde, soit environ 1 milliard, souffrent d’une forme de violence, comme la maltraitance (y compris les châtiments corporels, la forme la plus répandue de violence contre les enfants), le harcèlement, la violence physique ou psychologique, ainsi que la violence sexuelle. La violence contre les enfants est souvent cachée, s’exerce principalement à huis clos et est largement sous-déclarée.
L’OMS estime que moins de la moitié des enfants touchés confient à quelqu’un qu’ils ont été victimes de violence et que moins de 10 % reçoivent de l’aide. Cette violence constitue non seulement une grave violation des droits de l’enfant, mais augmente également le risque de problèmes de santé immédiats et à long terme.
Conformément à la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, les premiers objectifs mondiaux en vue de mettre fin à la violence contre les enfants ont été fixés dans le cadre des objectifs de développement durable des Nations Unies. Malgré des avancées réalisées dans certains pays, les progrès dans la réduction de la prévalence globale de la violence dans l’enfance ont toutefois été lents. Environ 9 enfants sur 10 vivent encore dans des pays où la loi n’interdit toujours pas les formes courantes de violence à l’encontre des enfants, telles que les châtiments corporels, ou même les abus et l’exploitation sexuels.
Clément MUAMBA