RDC : Plus d'un milliard de dollars brassés par les jeux d'argent, un million seulement pour l’État

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Dollars américains. Ph. ACTUALITE.CD

Le secteur des jeux d'argent en République Démocratique du Congo génère plus d’un milliard de dollars de chiffre d'affaires annuel, pour seulement un million versé à l'État, a révélé l’ancien ministre des Finances Nicolas Kazadi dans une interview à quatre médias congolais. Cette disproportion est due, selon lui, à une prolifération d'opérateurs illégaux et à un manque de contrôle rigoureux.

En mars 2023, Nicolas Kazadi avait signalé l'existence de 139 opérateurs illégaux ou irréguliers dans le secteur des jeux en RDC, déplorant l'absence de statistiques fiables sur leurs revenus. En 2022, les recettes fiscales issues de ce secteur n'ont atteint qu'un milliard de francs congolais (environ un million de dollars), un montant que Kazadi juge "insuffisant" par rapport au potentiel économique.

Pour y remédier, le gouvernement envisage des réformes. En mai 2022, une réunion ministérielle a proposé la création d'une commission de surveillance pour contrôler les opérations suspectes et garantir le prélèvement des droits dus. Des mécanismes de régulation sont également envisagés pour encadrer les jeux de hasard, les paris sportifs et les loteries, qui connaissent une croissance notable, particulièrement à Kinshasa.

Les paris sportifs, en particulier, attirent un public diversifié. Dans les kiosques de sociétés comme Winner Bet, des congolais de tous horizons parient, espérant parfois un gain pour subvenir à leurs besoins quotidiens. Mais les pertes fréquentes soulèvent des préoccupations quant aux conséquences financières, surtout pour les parieurs réguliers.

L’expansion de l’Internet en RDC a aussi favorisé l’essor des jeux de casino en ligne, exposant les joueurs aux risques d’addiction et rendant le contrôle plus complexe pour les autorités.

L’ancien ministre des Finances souligne la nécessité d’un cadre réglementaire renforcé pour capter les retombées économiques tout en protégeant les consommateurs des effets sociaux potentiellement néfastes de ce secteur en pleine expansion.