Le président angolais João Lourenço a mené ce matin des entretiens téléphoniques avec ses homologues Félix Antoine Tshisekedi, président de la RDC, et Paul Kagame, président du Rwanda, afin de discuter de la situation sécuritaire préoccupante dans l’Est de la RDC. Ces conversations s'inscrivent dans le cadre des efforts continus du processus de Luanda, visant à trouver une solution durable à la crise qui secoue cette région.
Le président Lourenço a abordé avec ses deux homologues les développements récents dans le cadre de ces négociations et les prochaines étapes pour consolider la stabilité dans l’Est de la RDC, où les groupes armés continuent de semer l’insécurité.
Jeudi, lors du Rebranding Africa Forum à Bruxelles, la Première ministre congolaise Judith Suminwa avait affirmé que le Rwanda avait accepté, pour la première fois, de présenter un plan de retrait de plus de 4 000 soldats rwandais déployés dans l’est de la RDC. Elle a souligné que cette démarche s’inscrivait dans une stratégie plus large visant à neutraliser les milices des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda), un objectif que l’armée congolaise poursuit depuis plusieurs années.
« Nous avons aujourd'hui une stratégie : celle de la montée en puissance de notre armée pour défendre notre territoire, tout en poursuivant un processus diplomatique, car nous voulons la paix », a déclaré Mme Suminwa, ajoutant que ce retrait contribuait à renforcer la sécurité régionale.
Cependant, Kigali a rapidement contesté ces affirmations. Olivier J.P. Nduhungirehe, chef de la diplomatie rwandaise, a qualifié les propos de la Première ministre congolaise d'inexacts. « Avec tout le respect que je dois à S.E. Mme la Première Ministre Judith Suminwa, ses ministres lui ont fourni une information incorrecte. Le Rwanda n'a jamais, à Luanda ou ailleurs, accepté de présenter un plan de retrait pour plus de 4 000 militaires », a-t-il déclaré sur Twitter. Il a précisé que cet engagement ne figurait nulle part dans les comptes rendus des discussions de la cinquième réunion ministérielle tenue à Luanda le 12 octobre 2024.
De son côté, à Kinshasa, la ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner s'est montrée plus prudente, affirmant que, bien que des progrès aient été réalisés dans les négociations avec Kigali, il était encore « trop tôt pour parler d’un accord ».