L’actualité de la semaine vue par Dorcas Mputu Isuni

Photo/ droits tiers
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Du forum Chine-Afrique de l’Est à l’annonce de l’ouverture du procès contre l’Etat belge en passant par le meurtre d’un jeune écolier à l’école madame de Sévigné; la semaine qui vient de se terminer a été riche en actualités. Retour sur chacun des faits marquants avec Dorcas Mputu Isuni.

Merci de nous accorder de votre temps Madame. Pouvez-vous nous parler brièvement de vous?

Dorcas Mputu Isuni: Je suis directrice financière d'okapi group, secrétaire comptable chez e-tech services, et licenciée en gestion financière.

Lors du Forum Chine-Afrique de l’Est, l’Etat congolais a signé un accord de coopération militaire dans le cadre de redynamisation des Forces loyalistes de la RDC avec la République populaire de Chine. Comment avez-vous accueilli ceci?

Dorcas Mputu Isuni: Ces accords ne sont pas considérés comme une avancée pour le peuple congolais car le gouvernement a eu à signer des accords similaires avec plusieurs Etats qui n'ont produit aucun résultat remarquable.

L'état Belge est cité en justice pour répondre de la politique raciale qu'il a menée lorsqu'il avait la tutelle sur le Congo entre 1908 et 1960. Quel est votre avis sur le procès intenté à l'État belge par les victimes de la politique coloniale ?

Dorcas Mputu Isuni: Ce procès est une démarche importante et significative pour aborder les injustices historiques du colonialisme. Il permet de reconnaître les souffrances endurées pendant la période coloniale et d’ouvrir la voie à une forme de responsabilité et de réparation. Et cela pourrait également servir de modèle pour d'autres pays confrontés à des questions similaires liées à leur passé colonial.

Pensez-vous que ce procès puisse aboutir à une réparation ?

Dorcas Mputu Isuni: À mon humble avis, il est difficile de prédire l'issue exacte d'un procès surtout de cette nature, mais il est possible qu'il conduise à des formes de réparation. Ces dernières pourraient inclure des excuses officielles, des compensations financières, ou des initiatives pour préserver la mémoire historique tel que le reste humain ou encore à promouvoir l'éducation sur les abus coloniaux. Mais également l'aboutissement dépendra de divers facteurs, dont la volonté politique, la force des arguments juridiques, et la réponse des parties impliquées.

Dans un communiqué officiel, le cabinet du ministre d’État, ministre de la justice a affirmé que Constant Mutamba est testé positif au poison. Comment avez-vous accueilli ceci?

Dorcas Mputu Isuni: Cette annonce est très inquiétante. Cela pose des questions importantes sur sa sécurité personnelle et la stabilité politique actuelle. Il est essentiel que les autorités enquêtent rapidement et de manière approfondie pour éclaircir cet incident et en déterminer les responsabilités.

A Goma, les incidents sanglants, des cambriolages et des pillages impliquant des Wazalendo (Jeunes patriotes) sont devenus monnaie courante au cours des douze derniers mois, rapportent des sources locales. Quelles peuvent être les solutions pour mettre fin à cette situation ?

Dorcas Mputu Isuni: Pour mettre fin à cette situation, la solution est de fusionner les forces loyalistes et patriotiques à l'armée (FARDC) pour défendre le pays à l'unisson contre les ennemis.

Kinshasa s’est réveillé jeudi, avec l’information du décès d’un jeune écolier après avoir été poignardé plusieurs fois à la poitrine avec un objet tranchant métallique à la forme d’un stylo par son condisciple pendant qu’ils se trouvaient à l’école. Quel est l'impact de ces événements sur le sentiment de sécurité des élèves ?

Dorcas Mputu Isuni: Ce meurtre a un impact profond sur le sentiment de sécurité des élèves. De tels événements créent un climat de peur et d'anxiété parmi les élèves , et perturbent leur concentration et leur bien-être général. Les parents et les enseignants peuvent également se sentir préoccupés par la sécurité dans les établissements scolaires. Pour restaurer un environnement d'apprentissage sûr, il est à présent crucial de renforcer les mesures de sécurité dans les écoles, de promouvoir la gestion des conflits entre élèves surtout encore mineur d'âge sans discernement afin d'apporter un soutien psychologique aux élèves affectés.

Quelles mesures doivent être prises pour garantir la sécurité dans les établissements scolaires ?

Dorcas Mputu Isuni: On doit : (i) Renforcer la Sécurité en augmentant le nombre de gardiens ou de patrouilles autour des écoles pour prévenir les actes de violence; (ii) Mettre en Place une Surveillance en Installant par exemple des caméras dans les espaces communs pour surveiller les activités et intervenir rapidement si nécessaire; (iii) Former les enseignants et le personnel à gérer les conflits, identifier les signes de détresse chez les élèves, et suivre les procédures d'urgence. Et enfin, introduire des programmes sur la gestion des émotions et la résolution pacifique des conflits pour sensibiliser les élèves. Ces actions à mon humble avis contribueront à créer un environnement scolaire plus sûr et à protéger les élèves.

Les propriétaires des terrasses, garages, étalages et épaves sur les avenues et emprises publiques à Kinshasa ont 15 jours pour les évacuer. Comment percevez-vous cette décision?

Dorcas Mputu Isuni: Cette décision d’évacuer les terrasses, garages, étalages et épaves des avenues et espaces publics à Kinshasa semble viser à améliorer l'ordre public et la sécurité urbaine. En libérant ces espaces, on peut espérer une meilleure circulation, une plus grande propreté et une réduction des risques d'accidents. Cependant, il sera crucial de mettre en place un plan de soutien pour les propriétaires affectés, afin d’éviter des impacts négatifs sur leurs activités économiques et de faciliter une transition harmonieuse.

Dans une allocution télévisée à l'adresse de la nation sénégalaise, le président a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale. Les Sénégalais sont appelés aux urnes le dimanche 17 novembre 2024 pour des élections législatives anticipées. Quel impact pensez-vous que la dissolution de l'Assemblée nationale aura sur la stabilité politique du Sénégal ?

Dorcas Mputu Isuni: La dissolution de l'Assemblée nationale et les élections anticipées peuvent entraîner une période d'incertitude politique et de transition. Cela pourrait aussi provoquer des changements dans les politiques gouvernementales et stimuler l'engagement civique. Cependant, il existe un risque de tensions si les élections sont controversées ou mal perçues. En somme, l'impact dépendra de la manière dont le processus électoral sera géré, de la transparence des élections, et de la capacité des institutions à maintenir l'ordre et la confiance publique pendant cette période de transition.


Propos recueillis par Nancy Clémence Tshimueneka