Le ministre national du tourisme, Didier M'pambia, a lancé, ce mardi 10 septembre, à Kinshasa, le forum axé sur la validation de la politique nationale du tourisme, laquelle tire sa raison d'être de l'article 6 de la loi portant principes fondamentaux relatifs au tourisme, qui veut que le gouvernement définisse et mette en œuvre la politique nationale de ce secteur.
En présence de Jean-Pierre Lihau, vice-premier ministre de la fonction publique, représentant la Première ministre dans ces assises, Didier M'pambia a promis de déposer, à l'issue de ces activités, une proposition au gouvernement en vue de la mise en place d'un cadre interministériel pour le développement du tourisme au pays.
Ces assises, programmées pour trois jours, poursuivent un objectif majeur, à savoir « fédérer les énergies des différentes parties prenantes de la chaîne de valeurs du tourisme en vue de réfléchir et de mettre en place les mécanismes d’enrichissement et de validation de la politique nationale du tourisme telle que prévue par la loi ».
« Le présent forum se tient sur base de l’article 6 de la loi n°18/018 du 09 juillet 2018 portant principes fondamentaux relatifs au Tourisme, qui stipule que le gouvernement définit et met en œuvre la politique nationale du Tourisme. L’objectif majeur de ces assises est de fédérer les énergies des différentes parties prenantes de la chaîne de valeurs du tourisme en vue de réfléchir et de mettre en place les mécanismes d’enrichissement et de validation de la Politique Nationale du Tourisme telle que prévue par la loi... C’est ici l’occasion d’affirmer la volonté de mon ministère d’aller vers une approche cohérente et globale de l’action publique visant le tourisme par une approche gouvernementale intégrée. A la suite du panel gouvernemental, mon ministère prend l’engagement de proposer au gouvernement la mise en place d’un cadre interministériel pour le développement du tourisme », précise Didier M'pambia lors de sa prise de parole.
Le ministre du tourisme s'est évertué à énumérer et expliquer les cinq points qui constituent l'ambition même dont se donne ce forum de validation de la politique nationale du tourisme en RDC. Il s'agit de: – Créer un cadre stratégique d’orientation pour l’accroissement des investissements touristiques notamment l’augmentation des capacités d’hébergement de plus de 30 hôtels de la gamme de 3 à 5 étoiles totalisant environ 30.000 lits d’ici 2030 ; –Améliorer les infrastructures d’accès aux sites touristiques; – Contribuer à la création d’environ 200.000 à 500.000 emplois additionnels d’ici 2030. Ces prévisions se fondent sur les investissements à réaliser sur toute la chaîne de valeurs touristiques avec l’aménagement de diverses structures touristiques notamment par la création des villages touristiques; –De générer des recettes annuelles en devise d’environ 7 milliards USD à l’échéance 2030; –Renforcer le partenariat public-privé pour la diversification de l’offre touristique, la création de nouvelles destinations touristiques à travers le pays en se basant sur le Plan de Développement des 145 Territoires (PDL 145T) voulu comme 145 destinations touristiques ainsi que sur l’amélioration de la qualité des prestations par le renforcement des compétences.
A côté de cette ambition éclatée à cinq points s'ajoutent les axes stratégiques pour son opérationnalisation, ce, conformément à la lettre de mission assignée au ministre de tutelle. Il y entre autres l'amélioration du cadre institutionnel de la gouvernance et de la normalisation du secteur, l'innovation et transformation numérique, la promotion, entrepreneuriat, financement et développement humain, le développement de l’offre et renforcement de la compétitivité et le développement durable.
Par ailleurs, Didier M'piamba, qui considère le tourisme comme le vecteur majeur d'une croissance économique durable et inclusive, s'est plaint des ressources budgétaires très faibles y consacrées, comparativement aux autres pays africains dont le secteur est pour beaucoup dans le produit intérieur brut(PIB). Il invite, de ce fait, le gouvernement à augmenter les allocations budgétaires, privilégie les Partenariats publics privés et les Bailleurs de fonds, à travers notamment la création des Villages touristiques.
« Comparaison n’est pas raison, dit-on, je me permets de me référer à quelques données de certains pays de notre continent pour illustrer mon propos. On observe qu’au Kenya, la part du tourisme au PIB est de 10%, en Tanzanie 17%, au Maroc 7,3% et en République Sud-Africaine 9% tandis qu’il se situe à moins de 2% dans notre pays. En Tanzanie, le tourisme est le troisième plus important pourvoyeur d’emplois directs du pays avec plus de 850.000 travailleurs », a-t-il démontré.
Par ailleurs, le ministre du tourisme, à travers le concept des «villages touristiques» qu'il a initié, qui est une approche de développement du tourisme au service de la relance des destinations touristiques en RDC, veut rendre effectif le programme du développement de 145 territoires, par notamment le freinage de l’exode en créant des emplois dans les milieux ruraux, l’électrification et l’adduction d’eau, la proximité des services de sécurité, la gratuité de l’enseignement et des soins médicaux, la facilitation de l’administration du pays par la création automatique des communes rurales fiables, l’accélération de l’inclusion financière, l’émergence des petites et moyennes entreprises, la contribution à l’autosuffisance alimentaire ainsi que la conservation de la nature en offrant une alternative au braconnage et aux actions de déforestation. « C’est dans ce contexte d’ailleurs, qu’une réflexion est engagée au sein de mon ministère pour dégager les points d’ancrage avec le PDL 145 T en tant que projet structurant et intégrateur. 145 Territoires, c’est 145 destinations touristiques, 145.000 emplois», souhaite Didier M'pambia.
Samyr LUKOMBO