La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a "sévèrement" condamné les attaques meurtrières perpétrées à Kilwa, territoire de Pweto dans la province du Haut Katanga et déplore "le silence inquiétant des autorités publiques".
Dans un message de compassion signé par son président, Mgr. Fulgence Muteba Mugalu, la Cenco désapprouve "totalement l’usage abusif et disproportionné des armes contre la population que l’armée est censée protéger".
" Nous exprimons notre proximité spirituelle au peuple de Dieu du diocèse de Kilwa-Kasenga. Nous condamnons sévèrement ce massacre ignoble des innocents et déplorons le silence inquiétant des autorités publiques. Nous soutenons et partageons pleinement la réaction de Son Excellence Monseigneur Désiré LENGE, Evêque de Kilwa-Kasenga, et exprimons notre indignation face au comportement incontrôlé de certains éléments des Forces armées. Aussi, nous désapprouvons totalement l'usage abusif et disproportionné des armes contre la population qu'elles sont censées protéger ", écrit la Cenco.
La Cenco appelle également à des sanctions contre les militaires impliquées dans "ces massacres".
" Il est plus que regrettable de voir certains éléments de nos Forces de l'ordre adopter les méthodes des terroristes et/ou des forces d'occupation. Nous demeurons convaincus que cette dérive barbare ne peut nullement contribuer à la paix et à la cohésion nationale auxquelles nous aspirons de tous nos vœux. Nous en appelons au gouvernement et la hiérarchie militaire de tout mettre en œuvre pour identifier les commanditaires de ce massacre et de les sanctionner. Il est impérieux de rendre justice aux victimes et de réparer les préjudices causées à leurs familles ainsi qu'à la population de Kilwa affligée par cet acte inacceptable ", a déploré Fulgence Muteba.
Le massacre de Kilwa, qui a fait au moins 10 morts civils, avait suscité colère" et "émoi" dans l'environnement sociopolitique congolais. Au lendemain de ces incidents, les Forces armées de la RDC ont identifié les miliciens comme des éléments Bakata Katanga. Selon le communiqué de la 22ème région militaire, ces éléments ont attaqué le poste de commandement du 3307ème régiment.
Se confiant à ACTUALITÉ.CD, la société civile de Pweto révélait que ces personnes tuées sont des adeptes de Mbidi Kiluwe. Ils étaient en campement à Kapeleka, une localité située à près de sept kilomètres de Kilwa. À leur retour, entonnant des chansons en chemin, ils ont été attaqués par les FARDC devant un état-major.
Lors de la neuvième réunion du conseil des ministres, le VPM, ministre de l'intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Jacquemain Shabani avait annoncé l'envoie sur place d'une délégation gouvernementale pour faire la lumière sur cette affaire.
Clément MUAMBA