La montée de l’insécurité dans la province du Nord-Kivu continue de faire la une dans cette partie du pays. Des cas de meurtre, vols et autres ont été enregistrés, dans la nuit de jeudi 15 à ce vendredi 16 août, aussi bien dans la ville de Goma que dans le territoire voisin de Nyiragongo.
Selon nos sources, un jeune homme a été tué par balle dans le groupement Munigi alors que dans l'Ouest de Goma, plus précisément aux quartiers Mugunga et lac vert, les habitants n'ont pas passé une nuit paisible suite au crépitement des balles pendant plusieurs heures. Des appels au contrôle des armes qui circulent dans ces entités s’intensifient dans la région.
Selon nos sources, le prénommé Daniel, d'une vingtaine d’années, revendeur des crédits prépayés, de son état, a été tué, jeudi soir, par des bandits armés dans le groupement Munigi. Il s’agit d’un énième cas du genre enregistré dans cette entité, en l'espace de moins d'une semaine.
Ce qui a d'ailleurs provoqué des manifestations de colère, lundi et mardi dernier, à Nyiragongo et dans quelques quartiers, situés dans la partie Nord de Goma. Thierry Gasisiro, Secrétaire technique de la société civile de Nyiragongo tire, une fois de plus, la sonnette d’alarme.
« Un jeune garçon d'une vingtaine d'années, revendeur des crédits téléphoniques, a été malheureusement criblé des balles par des hommes porteurs d'armes, en tenue militaire au niveau de Munigi, cette nuit du 15 août 2024. C'était vers 19h et malheureusement, ce jeune homme est décédé. Les vandits se sont volatilisés dans la nature sans la moindre inquiétude. Nous sommes tellement choqués par cet énième assassinat et nous présentons nos condoléances à la famille de l'illustre disparu. Nous lançons ici un appel d'interpellation de toutes nos autorités de diligenter des enquêtes sérieuses pour que ceux qui ont commis cet acte soient arrêtés et condamnés sévèrement car nous en avons marre avec cette insécurité où c'est presque chaque nuit que l'on tue des gens, qu'on cambriole des maison » indique Thierry Gasisiro, secrétaire technique de la structure citoyenne de Nyiragongo.
Et de poursuivre :
« La population est fatiguée par cette insécurité. Il est grand temps que toutes les autorités puissent s'impliquer pour stopper cette insécurité grandissante qui s'est installée dans le territoire de Nyiragongo et dans la ville de Goma. On ne peut pas comprendre qu'avec l'arsenal militaire que nous disposons, les militaires que nous voyons, les forces de la MONUSCO, de la SADC et tous ces militaires qui circulent mais qui soient incapables de stopper cette insécurité où des petits bandits tuent les gens, pillent des biens des gens sans être arrêtés ».
Dans l'Ouest de Goma, par ailleurs, la nuit de jeudi à ce vendredi n'a pas été du tout rose, pour les habitants de ce coin. Plusieurs coups de feu ont retenti pendant plusieurs heures. Des cas des cambriolage des maisons des populations ont été signalés ainsi que des cas de vol et de torture rapportés.
Face à ce tableau sombre d’insécurité qui n’épargne nullement les villes de Butembo et de Beni ainsi que les territoires de Masisi, Rutshuru, Lubero et Beni, le député national Carly Nzanzu Kasivita saisit le vice premier ministre et ministre de l’intérieur, sécurité, ordre public, décentralisation et affaires coutumières, Jacquemin Shabani Lukoo. Dans une correspondance lui adressée, ce jeudi 15 août, l’élu de Beni territoire indique, qu'il est aussi vrai que la province est confrontée aux actes de l'agression Rwandaise, mais pour mieux faire face à cette situation, il est impérieux et urgent de bien contrôler la situation sécuritaire à l'interne.
Le député Carly Nzanzu Kasivita ajoute qu'il est et resterait parmi ceux-là, qui croient que la détention des armes à feu par les personnes non contrôlées par le pouvoir public restera une épine dans la mission de la restauration de l'autorité de l'Etat et de la sécurité. Il pense qu'il est plus qu'urgent que le mécanisme de contrôle envisagé par les autorités politico-administratives dans la province soit permanent et non conjoncturel, et que la mise en œuvre de la RAD (Réserve d'Armée de la Défense) soit accélérée pour éviter plus des conséquences néfastes de l'utilisation abusive du mot « Muzalendo » ou patriote en français.
Jonathan Kombi, à Goma