Est de la RDC: la trêve de deux semaines favorablement accueillie par les chancelleries occidentales

Les combattants du M23 à Kibumba
Les combattants du M23 à Kibumba

La trêve humanitaire à laquelle se sont engagées les différentes parties au conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) sous la facilitation américaine ne cesse de susciter des réactions au niveau des chancelleries occidentales. C'est dans ce cadre que l'Union Européenne a salué cette décision et espère que cette mesure permettra de construire une paix durable.

L’initiative américaine intervient dans un contexte d’intenses combats au Nord-Kivu entre l’armée congolaise (FARDC) et les rebelles du M23 soutenus par les Forces rwandaises de défense (RDF). La coalition M23-RDF continue d'intensifier son emprise dans la province du Nord-Kivu.

"L’Union européenne salue l’annonce d’une trêve humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). L’UE salue les efforts déployés par les États-Unis d’Amérique et salue vivement l’engagement de la RDC et du Rwanda, espérant que cette trêve humanitaire conduira à un cessez-le-feu permanent et permettra de construire une solution politique durable dans le contexte des processus de Luanda et de Nairobi", dit l'Union Européenne dans un communiqué signé par Nabila Massrali, Porte-parole des affaires étrangères et de la politique de sécurité et rendu public vendredi 5 juillet 2024

Pour l'Union Européenne, la situation humanitaire dramatique dans la région souligne la nécessité urgente de mettre un terme immédiat à la violence. Il est également impératif de démobiliser tous les groupes armés et de cesser tout soutien à ces groupes, comme le stipule la déclaration de l’UE du 4 mars 2024.

"Conformément à sa stratégie pour la région des Grands Lacs, l’UE réaffirme l’importance de s’attaquer aux causes profondes de la crise et de favoriser la coopération entre les pays de la région. L’UE reste résolue à soutenir les efforts visant à garantir une paix durable et à promouvoir le développement durable dans toute la région", ajoute le communiqué.

Du côté du Royaume de la Belgique, l'on estime que c'est une étape importante pour alléger les souffrances et protéger des missions de vies

"La Belgique salue l'annonce d'une trêve humanitaire dans l'Est de la RDC. Il s’agit d’une étape cruciale pour alléger les souffrances et protéger des millions de vies. Nous continuons à soutenir tous les efforts de médiation pour une paix durable" a réagi sur son compte X Hadja Lahbib, ministre Belge des Affaires étrangères 

Pour la MONUSCO, cette trêve doit conduire à la cessation "immédiate" des hostilités pour le retour de la Paix dans l'Est de la République Démocratique du Congo

"La MONUSCO salue la trêve humanitaire de deux semaines à laquelle les différentes parties au conflit ont souscrit dans l’est de la #RDC, avec l’engagement des Etats-Unis. La Mission réitère son appel aux groupes armés à une cessation  immédiate des hostilités pour le retour à une paix  durable dans la région" lit-on également sur le compte X de la mission 

Depuis sa résurgence deux ans après l'accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), soutenus en hommes et en équipements par l’armée rwandaise, selon plusieurs rapports des experts des Nations unies, vont de succès en succès dans sa conquête de la province du Nord-Kivu. Au total, depuis juillet 2023, le M23 a quasiment doublé la zone passée sous son contrôle avec sa propre son administration parallèle ne dépendant pas de Kinshasa 

Le rythme de la conquête s'est accéléré depuis le début du mois de mai de l'année en cours. Selon le mouvement citoyen Lucha, 87, c'est le nombre des villages cités occupés par l'armée Rwandaise et le M23 en territoires Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Lubero dans la province du Nord-Kivu. Les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont récemment abandonné Kanyabayonga, soumises depuis plusieurs semaines aux tirs de l’artillerie du M23 soutenus par le Rwanda. Cette situation a conduit à l'ouverture de plusieurs procès en flagrance avec des sanctions des peines de mort pour certains officiers militaires

Depuis ces événements, Chef de l'État Félix Tshisekedi comme commandant suprême des FARDC et de la police nationale ne cesse de multiplier des réunions avec les autorités militaires pour réorganiser l'offensive des Forces Armées de la République Démocratique du Congo. C'est dans ce cadre qu'il a institué la Task force du haut commandement militaire sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo

Clément MUAMBA