RDC-Butembo: trois morts, cinq véhicules et trois motos incendiés dans l'attaque contre un convoi humanitaire par des jeunes patrouilleurs improvisés

Des jeeps de l'ONG Tear Fund incendiées
Des jeeps de l'ONG Tear Fund incendiées

Trois personnes ont été tuées, cinq véhicules de marque Land Cruiser et trois moto incendiés, au cours d’une attaque la nuit du dimanche à ce lundi 1er juillet contre un convoi humanitaire par un groupe de jeunes qui se sont improvisés patrouilleurs dans la ville de Butembo (Nord-Kivu). 

L'incident s'est produit autour de 22H00 locales à Kiviri, une cellule du quartier Ngingi, dans la commune Mususa, située à la sortie Sud-est de Butembo. 

D'après Muhindo Nzohera, chef du quartier Ngingi, ce convoi humanitaire de l'organisation internationale "Tear Fund" revenait de Kayna, l'une des communes dernièrement prises par les rebelles du M23 et se rendait à Butembo, via l'axe de déviation de Lubero-Lukanga-Luotu.

"Il n'y a pas de quiétude dans mon quartier. Des jeunes alertés par cette situation (la progression du M23) ont barricadé les routes. Ça s'est passé nuitamment et je ne sais dire qui a causé ces dégâts. Le matin, mon adjoint s'est rendu sur le lieu pour le constat. Nous déplorons trois morts sur place ainsi que l'incendie de 5 véhicules Land Cruiser et 3 motos à Kiviri", rapporte à ACTUALITE.CD Muhindo Nzohera, chef du quartier. 

L'autorité locale ne précise pas l'identité des victimes dont les corps gisaient encore sur le lieu du drame jusqu'à 10 heures locales. Mais un habitant de Butembo qui s'est rendu sur le lieu a indiqué à ACTUALITE.CD que parmi les victimes il y aurait deux chauffeurs de l'ONG Tear Fund et un militaire tué on ne sait dans quelle circonstance. Tous nos efforts pour entrer en contact avec Tear Fund n'ont jusque là pas abouti. 

Aussi, le mobile de l'attaque n'est pas encore connu surtout qu'aucun commanditaire n'est jusque-là arrêté. Mais cet incident intervient après que des messages anonymes ont circulé dans les réseaux sociaux appelant à la violence contre les humanitaires suspectés par les auteurs d'alimenter l'insécurité dans les territoires de Lubero et Beni. Le maire policier de Butembo condamne ces acteurs. 

"Ce qui vient de se passer à Kiviriviri ce sont des jeunes qui ne doivent pas se passer ainsi. Écourter la vie de ses semblables, c'est vraiment inhumain. La population doit savoir qu'il y a des services qui travaillent et doit faire confiance en ces services", a dit le maire de Butembo, le commissaire supérieur principal,  Mowa Baeki Telly dans une déclaration à la presse de Butembo. 

Il appelle la population à se tranquilliser. 

Claude Sengenya