RDC: succédant à Christophe Lutundula, Thérèse Kayikwamba face au défi diplomatique de l'agression rwandaise et de la gestion du retrait de la MONUSCO

Thérèse Kayikwamba Wagner
Thérèse Kayikwamba Wagner

Thérèse Kayikwamba Wagner a été nommée Ministre d’État, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie, succédant à Christophe Lutundula.

Dans une déclaration suite à sa nomination, Mme Kayikwamba a exprimé sa gratitude : « Je rends grâce à Dieu pour ma nomination en tant que Ministre d’État, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie. Je remercie sincèrement le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et la Première ministre Judith Suminwa Tuluka. En réaffirmant mon engagement vers le service public, je m’engage résolument à relever nos défis et à œuvrer pour le bien-être de tous les Congolais(es), en assurant la défense de nos intérêts et une représentation digne de notre pays ».

Thérèse Kayikwamba Wagner se définit comme une professionnelle des affaires politiques et de la planification stratégique, spécialisée dans la région des Grands Lacs africains. Elle a notamment travaillé chez Meta en tant que Regional Program Manager pour l'Afrique subsaharienne.

Son parcours académique est également impressionnant, incluant un Mid-Career Master in Public Administration obtenu à la Harvard Kennedy School.

Kayikwamba a une expérience dans le système des Nations Unies, où elle a servi comme Officier des Affaires Politiques et Assistante Spéciale de l'Envoyé Spécial pour les Grands Lacs, à Nairobi, Kenya. Elle a également occupé des postes similaires à la MINUSCA en République centrafricaine et a travaillé pour Oxfam au Nord-Kivu.

En tant que Ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner devra mener le front diplomatique face à l’agression rwandaise, un enjeu majeur pour la RDC. Elle va aussi gérer le retrait de la MONUSCO. La Mission onusienne s'apprête à cesser ses activités dans la province du Sud-Kivu, conformément à la Résolution 2717 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, fixant la date de retrait au 30 juin 2024. Face à ce départ imminent, de nombreuses inquiétudes persistent quant à l'impact sur la protection des civils et les droits humains, ainsi que sur d'autres aspects tels que la sécurité, l'accès physique, la logistique et la situation socio-économique de la région. Pour répondre à ces défis, l’Équipe Provinciale Intégrée de Transition (EPIT) a été mise en place.

Elle devient ainsi la deuxième femme à occuper ce poste sous la présidence de Félix Tshisekedi. Sa nomination intervient à un moment crucial où la diplomatie congolaise est mise à l'épreuve par des tensions régionales et la nécessité de renforcer les alliances internationales pour le développement et la sécurité du pays.