RDC-Beni : une vingtaine d’ex-combattants associés au projet de réhabilitation des routes pour leur réinsertion dans la communauté

Des ex-combattants associés au projet de réhabilitation des routes à Beni
Des ex-combattants associés au projet de réhabilitation des routes à Beni

Vingt-quatre (24) ex-combattants issus des différents groupes armés dont les maï maï UPLC (Union des patriotes pour la libération du Congo) participent à un projet de réhabilitation des axes routiers initié par la Monusco à Mabalako, dans l’ouest du territoire de Beni (Nord-Kivu).

Le projet consiste à réhabiliter les axes routiers Mababwanga-Mbumbi et Kabasha, longs de 27 kilomètres pour permettre l’évacuation des produits agricoles vers les centres commerciaux des villes de Beni et Butembo. Il a été financé par la Mission de l’ONU en RDC à hauteur de 2 millions et sera exécuté par l’OIM. 

Pour le gouvernement, en plus de ces 24 ex-combattants, 45 autres personnes vulnérables seront aussi associées au projet pour faciliter la réinsertion rapide des ex-miliciens.

« Nous avons identifié des membres de la communauté qui vont travailler avec les ex-combattants dans le cadre de la réinsertion. Ce sont des travaux pour permettre aux ex-combattants de se réinsérer et survivre dans la communauté après leur désarmement et leur démobilisation. Il y a ceux qui traînent encore le pas dans le maquis pour dire nous ne voulons pas venir nous démobiliser parce que nous ne savons pas comment nous allons survivre une fois dans la communauté, cette fois-ci il n’ y a plus ce prétexte », indique maître Omar Kavota, responsable du programme de désarmement des groupes armés dans le grand Nord-Kivu.

Le lancement de ce projet est intervenu début mars dans la localité de Kyanzaba. Une cérémonie à laquelle ont pris part plusieurs ex-combattants dont Kakule Isaac, qui demande à ses anciens collègues de quitter la brousse.

« Aujourd’hui, je suis très content de faire partie de ce projet qui vient d’être lancé. Que mes amis qui sont encore en brousse nous rejoignent, qu’ils évitent de souffrir dans la forêt. Qu’ils viennent et nous allons travailler ensemble afin d’apporter aussi la paix chez nous. La vie est tellement pénible en brousse, c’est difficile de trouver même le médicament pour se faire soigner mais ici nous sommes pris en charge par les responsables du programme de démobilisation. Ils nous soignent quand nous tombons malade », lance Kakule Saidi, âgé d’une trentaine d’années.

La MONUSCO vient au soutien à ce projet alors qu’elle s’apprête à quitter le pays. Pour Josiah Obat, chef du bureau de la MONUSCO à Beni, ce projet est une occasion de léguer à la communauté locale un cadeau qui va contribuer à la restauration de la paix à Beni.

« On était venu ici pour la paix, et c’est ça que nous sommes en train de chercher. Si les jeunes qui sont ici trouvent quelque chose à faire à part rester dans les groupes armés, on peut dire quand même qu'on a contribué quelque chose », déclare pour sa part Josiah Obat, chef de Bureau de la Monusco à Beni.

Depuis décembre dernier, 406 ex-combattants, dont 397 hommes et 9 femmes participent directement aux différents projets de réinsertion initiés par la MONUSCO à Beni et Lubero, des zones où  pullulent plusieurs groupes armés.

Yassin Kombi