La procureure générale près la Cour d’appel de la province de l’Ituri a sollicité l’annulation de la décision de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) concernant la déchéance des sieurs Thomas Lubanga et Yves Kahwa Panga Mandro, élus députés provinciaux respectivement dans les circonscriptions électorales de Bunia ville et du territoire d’Irumu en Ituri lors des élections du 20 décembre 2023.
La magistrate Euxodie Masuama, dans son réquisitoire du mercredi 28 février 2024, a motivé son avis par le principe de la « non-rétroactivité de la loi pénale ».
" C’est en vertu du principe de la non-rétroactivité de la loi pénale que je martèle. Les faits pour lesquels ces deux anciens « seigneurs » de guerre ont été incriminés se sont déroulés dans les années 2002 et 2003, soit avant l’avènement de la loi électorale de juin 2022, actuellement en vigueur, sur laquelle se base la CENI ", a-t-elle conclu lors de sa plaidoirie.
Pour l’organe de la loi, la centrale électorale a violé la loi en se substituant au juge du contentieux de résultats, seul compétent pour constater une déchéance en vertu de l’article 6 de la loi N°22/029 du 29 juin 2022, modifiant et complétant la loi N°06/006 du 09 mars 2006, portant organisation des élections législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales.
La Cour a pris la cause en délibéré et promet de prononcer son arrêt le 6 mars 2024.
Notons qu’en date du 28 janvier, le nom de ces deux leaders, alors élus, ne figure plus sur le site officiel de la CENI, ayant été remplacé par d’autres élus. Dès lors, Thomas Lubanga, lors d’un meeting du 06 février 2023, s’est désengagé des courses électorales pour devenir acteur de paix en Ituri.
Freddy Upar, à Bunia