Face à la vie chère, certaines femmes ont opté pour le commerce ambulant à travers les rues de la capitale. Avec les revenus générés par ces activités, ces dames couvrent les charges ménagères de leurs foyers pour assurer la survie. Dans ce premier opus, la rédaction Femme d'Actualité.cd s'est intéressée aux vendeuses de pain.
Ce métier n'est pas sans péril, explique Madeleine Kahongya.
"Cela fait près de 10 ans que j'exerce ce métier. Chaque jour, je me réveille à 4 h pour aller m'approvisionner en pains, ensuite, je les revends. Des fois, on fait face aux kulunas lorsqu'on se réveille pour aller à la boulangerie. Si on croise un groupe de délinquants malveillants à ces heures-là, ils nous ravissent tout ce qu'on possède et parfois, ils vont jusqu'à nous violer," confie-t-elle.
Et de poursuivre
"J'ai déjà été tabassée par les kulunas plus de 4 fois, j'ai déjà perdu mon capital à plusieurs reprises. Mais je tiens parce que c'est le seul travail que j'ai qui me permet de survivre et de subvenir aux besoins de ma famille."
Ce métier exige de l'endurance physique pour espérer gagner un peu plus, explique la vendeuse.
"J'ai commencé ce boulot lorsque mon mari a perdu le sien. Je n'avais pas d'autre choix, la vie était devenue très compliquée. Au début de l'activité, ce n'était pas facile de circuler les rues avec le panier des pains sur la tête, à la recherche des clients. Je pleurais chaque jour en vendant. Mais avec le temps, je me suis habituée. On ne gagne pas assez, mais ça nous permet de survivre," explique la vendeuse qui ambitionne un jour de créer sa propre boulangerie.
"A mont Ngafula, j'arpente les rues de Ngafani, mais traverse aussi Selembao, pains sur la tête, prête à bondir dès qu'une voix se lève pour m'appeler Maman ya mapa".
"Ça demande de l'habileté et une attention soutenue sans lesquelles on ne peut pas vendre.Tu dois guetter les gens et parfois insister pour amener les clients à acheter."
Pour Madeleine, le plus dur est de tomber malade.
"La vie est un combat certes, mais lutter chaque jour dans ce commerce n'est pas chose aisée. Je suis exposée au chaud et au froid tous les jours. Je prie que Dieu me garde pour mes enfants, ma famille et mon mari qui essaie de se débrouiller de son côté."
Nancy Clémence Tshimueneka