Inondations à Kinshasa : MSF appelle les autorités à identifier le plus vite possible d'autres sites pour les sinistrés afin de désengorger celui de Kingabwa

Photo/ Actualité.cd
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Plus de 2500 sinistrés, essentiellement des femmes et des enfants, ont été identifiés et logés dans une concession de la congrégation des pères capucins à Limete, quartier Kingabwa sur l'avenue du fleuve. Ces personnes sont assistées par MSF qui se voit confronté à des difficultés d'ordre logistique ne permettant pas un accueil optimal.

"Le site est à la limite de ses capacités d'accueil. Nous continuons à attendre que les autorités identifient certains autres endroits pour nous permettre de désengorger celui-ci afin d'offrir des services de qualité et d'héberger aussi d'autres sinistrés qui trainent encore dans la rue," a souligné Dago Inagbe, chef des missions MSF.


Parmi ces sinistrés, on compte 14 personnes en situation de handicap à qui MSF a remis des équipements d'aide à la mobilité. 

Comment vivent ces ménages ?

Pour essayer de répondre à leurs besoins, MSF a déployé depuis le début du mois de janvier une équipe logistique et médicale sur le site. Ils ont installé 6 latrines, 6 douches, 10 tentes pour abriter les victimes. De l'éclairage et de l'eau potable leur sont également fournis. D'un point de vue médical, Dago Inagbe explique qu'une clinique mobile offre un accès aux soins de santé primaires et propose des soins en santé mentale aux victimes, avec un accent particulier pour les 14 personnes sinistrées en situation de handicap présentes sur le site qui sont encore plus vulnérables dans ce genre de catastrophe.

Les principales pathologies enregistrées jusqu'à présent par MSF sont le paludisme, les infections urinaires et la fièvre typhoïde liées aux mauvaises conditions dans lesquelles vivent ces personnes. 


Selon le chef de mission, la clinique mobile reçoit un minimum de 35 patients par jour. Depuis le début de l'intervention, 150 patients ont été soignés pour le paludisme, 80 ont été admis pour des infections urinaires et 65 pour la fièvre typhoïde. Certains patients qui décrivent des troubles d'angoisse et de suicide pour avoir tout perdu sont également pris en charge. 350 moustiquaires ont également été distribuées. En collaboration avec le ministère de la santé et le ministère des Affaires humanitaires, MSF travaille à l'identification de deux autres sites dans la commune de Limete pour élargir l'assistance, car de nombreux besoins ne sont pas encore couverts jusqu'à présent. Un lot de denrées alimentaires a été envoyé le week-end dernier par le Gouvernement pour répondre à ce besoin.

Contexte

Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, est touchée par des inondations historiques aux conséquences désastreuses pour la population. Plusieurs communes densément peuplées sont inondées, obligeant des milliers de personnes à abandonner leurs domiciles.

Certaines ont perdu des biens et ne peuvent plus accéder aux soins par manque de moyens. Sept des 35 zones de santé que compte la ville (Gombe, Kingabwa, Maluku 1, Masina 1, N'sele, Binza Ozone et Mont-Ngafula 2) sont affectées par les inondations. Selon un représentant de l'Autorité des voies fluviales de la RDC, le fleuve a atteint 6,20 mètres au-dessus du niveau de la mer, proche du record de 1961 de 6,26 mètres.


Dans la commune de Limete où MSF intervient aujourd'hui, avant l'arrivée des équipes, certaines familles se sont retrouvées jusqu'à 20 dans un abri d'une capacité de cinq personnes. Faute de place dans ces logements de fortune très exigus, certaines personnes ont dû passer la nuit à la belle étoile, sans électricité ni accès aux latrines et à l'eau potable, s'exposant ainsi aux maladies. Aujourd'hui, MSF offre des consultations de soins de santé primaire et en santé mentale et a aussi amélioré les conditions de vie des habitants. 


Nancy Clémence Tshimueneka