Plusieurs organisations de défense des droits des femmes saluent l'arrestation de Pierre Kas Kasambakana, responsable de l'église primitive accusé de viol sur mineure et de mariage forcé. Plusieurs militantes contactées par le desk Femme d'Actualité.cd sollicitent que justice soit rendue et que des mesures soient prises pour empêcher que de tels actes se reproduisent.
"Je salue cette nouvelle et je souhaiterais que le procès soit public, qu'il soit condamné à 20 ans de prison, que sa soi-disant église soit fermée immédiatement et que les parents de la fille soient arrêtés, surtout son père", confie Chantal Kadiata, coordonnatrice nationale de la Synergie des femmes dynamiques pour le développement intégral (SYFEDDI).
Grace Israella Kangundu, coordonnatrice de l'Association congolaise des femmes de la presse écrite (Acofepe) recommande la fermeture de l'église primitive.
"En tant que militante des droits des femmes et des jeunes filles, je suis très heureuse d'apprendre que le pasteur Pierre Kasambakana et les parents de la jeune fille ont été arrêtés par le procureur général de la République. Nous demandons à la justice de mener des enquêtes approfondies pour déterminer l'âge de la fille concernée par le 13e mariage, libérer les autres filles retenues sous son toit et punir les responsables de ces actes qui ne contribuent pas aux bonnes mœurs de la société congolaise. En effet, nous considérons que le mariage est sacré et que les filles congolaises doivent avoir le droit de choisir leur partenaire. Enfin, nous demandons la fermeture de l'église du pasteur Kasambakana jusqu'à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire," conseille-t-elle.
Pour le cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO), la fille a été contrainte. CAFCO demande à la Justice d'interpeller tous ceux qui ont contribué de loin ou de près à cette affaire.
"CAFCO est parmi les premières organisations qui ont haussé le ton quand les images du mariage du pasteur Kasambakana et de la jeune fille qu'on appelle Meda ont été relayées sur les réseaux sociaux. » Quand nous avons vu la fille, nous avons mis en place une petite commission qui devait enquêter sur l'âge de la fille. De son côté, le pasteur a fait une sortie médiatique pour dire que c'est le père de la fille qui lui a donné sa fille en mariage. À son tour, le père de la fille s'est exprimé sur les réseaux sociaux pour donner sa version des faits. Même si elle a 18 ans, nous pensons qu'un mariage doit être librement consenti. En écoutant le pasteur et le père de la fille, on sentait que la fille elle-même n'était pas consentante. Cafco fait la promotion des droits des femmes et des enfants. Nous luttons contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles, violence basée sur le genre. En tant que femme et mère, cette affaire nous retourne le cœur. C'est dans ce contexte que nous avons décidé de travailler sur ce dossier pour que les auteurs de ces faits accablants puissent être interpellés," explique Grace LULA, coordonnatrice A.I de Cafco.
Et d'ajouter
"Il faut que ce dossier devienne un cas d'école pour qu'on arrête avec cette manie de mettre les vies de jeunes filles en difficulté."
Les mouvements de défense des droits des femmes organiseront une marche de protestation ce jeudi 25 janvier à Kinshasa sous le thème « La place de la jeune fille est à l'école » pour dire non aux mariages forcés et précoces.
Grace GUKA