Procès Mwangachuchu : La République sollicite la comparution du chef de la police au Nord-Kivu

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Une nouvelle audience est prévue ce mardi à la Haute cour militaire qui siège à la prison militaire de Ndolo dans l’affaire Mwangachuchu. Au cours de l'audience de vendredi 26 mai dernier, la Haute cour militaire avait constaté que sur un bulletin de service signé par le chef de la police au Nord-Kivu, le commissaire divisionnaire adjoint François Xavier Aban Van Ang, 80 policiers sur 82 éléments qui sécurisaient la société minière de Mwangachuchu n'avaient ni de numéro matricule de la police, ni unité d'origine. Et la majorité d'entre eux étaient des anciens du CNDP et du M23. D'où la demande de la République de faire comparaître le responsable de la police de la province du Nord-Kivu pour une confrontation avec le responsable de sécurité de la SMB, le prévenu Robert Mushamalirwa. 

"Monsieur le premier président, les avocats du prévenu Robert Mushamalirwa estiment que tous les désordres qu'il y avait, c'est à cause de l'irresponsabilité de la République Démocratique du Congo. Maintenant nous voulons savoir qui orchestrait  ce désordre. La partie prévenue Robert est en train de flouer votre cour et ne veut pas dire la vérité qui se cache derrière les autorités des services de sécurité du Nord-Kivu ou sa hiérarchie. Voilà pourquoi la RDC insiste pour que ces autorités comparaissent de sorte que votre cour puisse confronter le prévenu à ces autorités pour que la vérité éclate", disent  les avocats de la République.

Et d'ajouter: "Nous sommes dans la partie Est de la République démocratique du Congo. Les citoyens sont en train de mourir, mais la partie prévenue considère que c'est la République qui est à la base de tout ce désordre et que lui se dédouane. Voilà pourquoi la République pour aller jusqu'au bout de la logique, sollicite de votre cour avec insistance, pour que ces autorités comparaissent" 

Au cours de cette audience la Haute cour avait révélé que ce bulletin de service rapportant l’existence des policiers sans unité d'origine d'éléments ni numéro matricule, avait été signé par François Xavier ABA Van Ang.

"La Haute cour fait l'observation suivante: les unités d'origine des policiers ne sont pas reprises sur  le bulletin de service fait à Goma le 08 mai 2021 par Monsieur le commissaire provincial Aba Van Ang François Xavier. Avec liste en annexe des policiers vous reprenant comme commandant détachement, aucune unité d'origine n'est spécifiée", avait déclaré le premier président de la haute cour militaire. À cette problématique le prévenu Robert Mushamalirwa avait affirmé qu'il ne "pouvait pas apprendre la hiérarchie l'administration".

La Haute cour militaire va poursuivre avec l'instruction ce mardi 30 mai sur la problématique de la nationalité du député national Édouard Mwangachuchu et vendredi 2 juin, elle va répondre à la demande de liberté provisoire introduite par la partie Mwangachuchu. 

Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu sont soupçonnés d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. Ils sont poursuivis pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, détention illégale d’armes de guerre. Ces poursuites ont été déclenchées à la suite des découvertes des armes de guerre dans la résidence d’Edouard Mwangachuchu à Kinshasa et aussi dans les locaux de sa société SMB à Masisi au Nord-Kivu.

Ivan Kasongo