Beni: reprise des activités après 5 jours de grève générale pour dire non à l’insécurité

Carte du territoire de Beni
Carte du territoire de Beni

Les activités socioéconomiques ont repris à Beni (Nord-Kivu), après 5 jours de journées ville morte décrétées par la société civile locale pour décrier la montée de criminalité urbaine caractérisée par le banditisme, cambriolage, vol à main armée et meurtre.

Les portes des boutiques et magasins sont ouvertes ce lundi. Le marché central de Kilokwa fonctionne normalement, la circulation a repris sur le boulevard Nyamwisi. Les motos-taxis sont visibles dans les rues et avenues de Beni. Les élèves sont partis à l’école depuis ce lundi matin.

La société civile qui avait initié ces journées ville morte estime que son action a réussi à 80 %.

« Après analyse de toutes les cinq journées, l’assemblée pense que l’activité a réussi à 80 %, le 20 % restant c’est pour certaines faiblesses dont les dérapages que nous avons décriés. Et au niveau local, provincial ou national, la voix de la population a été écoutée », dit Pépin Kavota, président de la société civile de Beni.

Depuis janvier dernier, la société civile dit avoir notifié plus de 850 cas de criminalité urbaine dont le meurtre, cambriolage et vol à main armée. Elle appelle les autorités à redoubler d’efforts pour mettre fin à l’insécurité qui a pris de l’ampleur dans la ville.

« Les autorités de la ville de Beni, les autorités provinciales et au niveau national doivent être à l’écoute des voix vibrantes de la population pour que la paix revienne totalement dans la ville comme dans les années 1980 », ajoute Pépin Kavota.

Dans une adresse à la presse locale, le maire de Beni avait reconnu la hausse de la criminalité dans sa juridiction.  D’après lui, les récentes mesures de la grâce présidentielle y sont pour quelque chose. 

« Vous savez, il y a pratiquement un ou deux mois qu’il y a eu une grâce présidentielle, beaucoup de gens ont été libérés dans la prison. Parmi les gens qu’on a libérés figurent aussi des criminels. Il y a ceux qui étaient là avec des infractions minimes mais en-dehors de ceux-ci, il y avaient des bandits, des criminels qui se retrouvent encore dans la cité parmi la population. Voilà la cause de l’insécurité qu’on vit en ville », avait affirmé le commissaire supérieur principal Narcisse Muteba, maire de Beni.

Yassin Kombi