L'édition 2023 du parlement Rose a eu lieu ce 15 avril à Kinshasa. Dans la salle des spectacles du palais du peuple, des centaines de femmes, actrices politiques et sociales ont répondu à ce rendez-vous annuel en marge de la célébration des droits des femmes organisé par l'ONG Wife de Christelle Vuanga en collaboration avec la Commission GFAE de l’Assemblée Nationale.
Au début de l'activité, une saynète a été jouée par des jeunes femmes malentendantes sur les droits des femmes et des enfants. La bonne santé, l'éducation, s'exercer en politique et occuper des postes de décisions ainsi qu’un salaire égal,ces thématiques figurent parmi les points qui ont été soulevés.
Est-ce que les femmes ont besoin du soutien d'autres femmes pour se faire élire ? C'est sur cette note que Julienne Lusenge, Présidente de SOFEPADI et du Fonds pour les Femmes Congolaises (FFC) est intervenue. Elle a déploré le fait que le sens du mentorat ou la volonté de servir d'intermédiaires manquent souvent aux femmes qui occupent des postes importants dans la scène politique ou l’administration congolaise.
« Soutenons-nous, donnons des opportunités aux autres femmes, ouvrons nos portes à celles qui nous ont soutenues. Députés nationaux, invitez les autres femmes au parlement, aidez les autres générations à connaître la politique, guidez leurs ambitions », a-t-elle soutenu.
Colonelle Mimie Bikela, officier en charge de la Protection de l'enfant et de lutte contre les VBG à la Police Nationale Congolaise (PNC), a exposé autour des violences basées sur le genre et rappelé l’importance de dénoncer le harcèlement sexuel dans le milieu professionnel et social.
Colonelle Nenette Mukembe, commandante d'un bataillon au sein des Forces armées de la RDC a parlé des performances réalisées depuis sa nomination. Elle a par ailleurs invité les jeunes filles de 18 à 25 ans, intelligentes et ambitieuses à intégrer l’armée nationale qui recrute actuellement. Directrice de cabinet adjointe du Chef de l’Etat, Nicole Ntumba Bwatshia est revenue sur les défis rencontrés dans l’exercice de ses fonctions. Elle a également saisi l’occasion pour décourager la culture qui consiste à vanter les traits physiques d’une femme dans un milieu totalement professionnel.
Une édition dédiée à Catherine Nzuzi wa Mbombo
En dehors du thème « l’engagement politique des femmes », cette édition avait la particularité d’avoir mis en lumière Catherine Nzuzi wa Mbombo, l’une des figures emblématiques de la politique congolaise depuis l’époque de Mobutu. Présentée au public, après une lecture de son parcours professionnels par des élèves et une projection de la vidéo réalisée en son honneur, elle a reçu une dizaine de cadeaux venant de la première Dame Denise Nyakeru, de O’Neige N’sele, vice-ministre des finances, de Sylvie Elenge DG de la RTNC, de la Commission Genre Famille et Enfant (GFAE) de l’Assemblée Nationale et bien d’autres.
« Je suis émue (…) Qu'est-ce que je vaux ? C'est la question que je me suis posée lors de la visite de l’honorable Christelle Vuanga, m'annonçant l'honneur que je devrais recevoir ce jour », a-t-elle lancé dans son allocution.
Elle a révélé que trop souvent dans la sphère politique congolaise, les acteurs refusent de considérer la femme comme des partenaires. Il faut cependant se battre pour se faire une place, avoir le courage d'exprimer ses compétences. Pour terminer son discours, elle a donné 10 conseils aux participant.e.s et aux femmes en particulier.
Avoir confiance en soi, de l’ambition (1). Il faut affronter un milieu hostile, s'imposer par ses qualités professionnelles et ne pas cesser d’apprendre (2). Il faut se laisser passionné par ce que l'on fait, se convaincre que l'on est observé comme modèle (3). Il faut avoir l'esprit du dialogue et accepter la contradiction (4). Il faut avoir le courage de défendre ses idées et revendiquer ses droits (5). Il faut assumer pleinement ses responsabilités avec détermination et combativité (6). Il faut préserver soigneusement ses qualités morales intrinsèques (7). Il faut s'accrocher fermement aux principes pour garder le cap (8). Il faut avoir des convictions et être prêt à les défendre même au prix des sacrifices (9). Il faut savoir concilier sa vie familiale à la vie professionnelle (10) ».
Pour clôturer, Christelle Vuanga a remercié les différents partenaires du parlement Rose de cette année. ONU Femmes, Ipas, les pagnes Mamans Moseka, Vlisco, la BraCongo Ambassades de l’Espagne, la Suède, l’Union Européenne et les médias.
« Nous avons voulu donner l’opportunité aux nouvelles générations de découvrir le parcours de cette figure de la politique congolaise pour qu’elles soient inspirées. Les défis restent encore immenses pour la carrière politique des femmes en RDC comme elle l’a mentionné mais avec détermination et combativité, nous allons réussir le pari. Nous allons poursuivre l’organisation de cette activité pour les prochaines années », a dit Christelle Vuanga.
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Prisca Lokale