Le procès sur le meurtre des jeunes présentés comme membres de la brigade zulu du parti politique union nationale des Fédéralistes du Congo (UNAFEC) va se poursuivre ce mardi 11 avril dans la salle des conférences de la Société nationale de chemin de fer du Congo (SNCC) dans la ville de Lubumbashi.
Lors de la première audience, le tribunal militaire garnison de Lubumbashi a présenté deux présumés auteurs, tous des militaires. Ceux-ci ont été identifiés et ont même donné leur version des faits sur le déroulement de l'incident survenu au pont jeté au quartier Naviundu reliant les communes Kampemba et Annexe. Ils ont tous nié avoir tiré sur les jeunes de l'UNAFEC.
C'est à ce titre que l'association sans but lucratif Justicia Asbl, spécialisée dans la promotion et la protection des droits humains, appelle le commandant de la 22ème région militaire à mettre à la disposition de la justice tous les militaires concernés.
"Justicia Asbl recommande au commandant de la 22ème région militaire de mettre à la disposition de la justice militaire tous les militaires du 3307ème régiment infanterie déployés à Saint Abraham ", précise Justicia Asbl dans son communiqué de ce 10 avril.
Et de poursuivre :
"Aux Juges du Tribunal Militaire Garnison de Lubumbashi de ne pas céder à toute forme d’intimidation dans l’instruction de cette affaire pour faire éclater la vérité au grand jour, de veiller à la protection des victimes et témoins pouvant être impliqués dans le dossier afin d’éviter toute forme de représailles pour toute révélation qu’ils pourraient faire à la barre", lit-on dans le communiqué.
L'Asbl s'inquiète également du fait que le rapport du médecin requis n'a pas été associé aux dossiers mais aussi au procès d'audition des responsables du parti politique UNAFEC.
"Cependant, des zones d'ombres persistent encore, notamment sur le fait pour le médecin requis qui n'a pas déposé son rapport d'expertise médicale, l'absence au dossier des procès-verbaux d'audition des responsables de l'UNAFEC opérant dans la zone ainsi que l'absence non justifiée de trois autres prévenus militaires du 3307 ème régiment infanterie déployés au point chaud de l’église catholique Saint Abraham", poursuit Justicia Asbl.
A la séance de ce mardi, des responsables des morgues, de la croix ou encore de la jeunesse UNAFEC sont également attendus pour éclairer le tribunal militaire garnison de Lubumbashi soit sur le nombre de corps amenés à ces différentes morgues, ou encore les contextes des ordres donnés pour attaquer les militaires qui ont accusé, lors de la première audience, les jeunes de l'UNAFEC d'avoir tenté de ravir l'arme à l'un des prévenus.
Deux militaires sont jugés depuis vendredi à Lubumbashi. Ils sont accusés d'être auteurs du meurtre de plusieurs jeunes présentés comme membres de la brigade zulu du parti politique union nationale des Fédéralistes du Congo (UNAFEC). Le bilan est resté controversé. Le gouvernement provincial parle de 8 morts dont un par balle et 7 par noyade, alors que la société civile du Haut-Katanga a parlé de 25 morts et le parti lui-même, par l'entremise de son président national, Jean Umba Lungange, a évoqué 21 corps inertes trouvés et plusieurs disparus.
José MUKENDI