Tueries des jeunes militants politiques à Lubumbashi: le député Khiller Mubambe veut des explications de la part du gouvernement et la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire

Photo ACTUALITE.CD.

Le député national Khiller Mubambe Wa Lumbulwa veut avoir des éclaircissements de la part du gouvernement en rapport avec les tueries des jeunes militants politiques dans l'espace Grand Katanga et plus précisément la province du Haut Katanga. Dans une motion d'information présentée lors de la plénière ce jeudi 30 mars, l'élu de Likasi Ville (Haut Katanga) a également plaidé pour la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire qui doit descendre sur terrain afin de faire la lumière sur cette situation qui d'après lui, a suscité un mouvement collectif d'indignation.

"Il y a un mouvement collectif d'indignation dans le Grand Katanga, la population du Haut Katanga en particulier déplore le silence coupable des autorités au niveau national y compris notre Parlement, pas même une minute de silence pour les décès. Je sollicite de notre bureau des éclaircissements du VPM, ministre de la Défense nationale et anciens combattants et du VPM, ministre de l'intérieur, sécurité ainsi que la constitution rapide d'une commission d'enquête à Lubumbashi pour que la lumière soit faite sur ces malheureux événements", a-t-il plaidé.

D'après cet élu, ces tueries sont l'œuvre des militaires des FARDC et qui n'ont visé que des jeunes membres du parti politique UNAFEC du feu Gabriel Kyungu.

"...Des hommes vêtus en uniforme Commandos des FARDC ont sans sommation ouvert le feu en tirant à bout portant sur ces jeunes gens présents sur le lieu, des jeunes ont succombé suite à ces tirs, d'autres sont morts par noyade, jetés dans l'eau par ces hommes en uniforme", a-t-il affirmé.

Il ajoute que les auteurs de ces drames "avaient procédé à des enterrements clandestins de nuit et ont soustrait des cadavres des mains des familles éplorées pour des destinations inconnues jusqu'à ce jour”. 

"Les familles éplorées sont à la recherche des lieux où ces corps auraient été déposés ou enterrés clandestinement", a-t-il conclu.

Le président de l'Assemblée nationale promet d'entrer en contact avec les autorités afin de faire la lumière sur cette question. Mais bien plus, il s’est demandé: "est-ce-que le gouverneur est au courant de cette situation ? Les autorités provinciales notamment les responsables militaires et policiers sont-ils saisis ?”.

“Le plus important nous sommes saisis, nous allons saisir aussi d'autres autorités que vous venez de citer, ils viennent de prendre fonction", a indiqué Christophe Mboso.

Le mobile de ces meurtres n’est pas connu. Plusieurs sources identifient les victimes comme des jeunes membres du parti politique Union nationale des fédéralistes du Congo (UNAFEC) tués le 24 mars dernier par balles. En attendant les résultats de ces enquêtes, l'UNAFEC, tout comme le cadre de concertation de la société civile, appellent la justice à traquer les auteurs de ces tueries et de les juger publiquement. Au gouvernement, note la société, d'assurer l'enterrement dignement de ces jeunes et d'interdire l'enterrement clandestin.

Lire ici: RDC: tollé à Lubumbashi après la découverte des corps d’une vingtaine de jeunes tués, plusieurs sont disparus

Clément MUAMBA