RDC-M23: devant le Conseil de sécurité, Kinshasa réitère son appel sur le renforcement du mandat de la Monusco pour devenir une force d'appui aux FARDC et la réactivation de la brigade d'intervention

Photo d'illustration
Photo d'illustration

Le Représentant permanent de la République démocratique du Congo auprès des Nations Unies, Georges Nzongola-Ntalaja a réitéré la position du gouvernement congolais de voir l'ONU renforcer le mandat de la Monusco pour faire face à l'activisme des groupes armés locaux et étrangers notamment les rebelles du M23 qui sont appuyés par le Rwanda. À l'en croire la Monusco ne doit pas rester sous son format actuel et doit passer le cap de devenir réellement une force d'appui aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo.

"La Monusco demeure un partenaire important de la République Démocratique du Congo.  Mon gouvernement est à ce jour engagé dans un dialogue constructif avec la Monusco pour redéfinir le plan de transition. La vision de la RDC sur son partenariat futur avec la Monusco va impliquer la revisitation de ce plan et son ajustement. Je demande au Conseil de prendre réellement en compte les préoccupations profondes et pertinentes de mon gouvernement contenu dans le mémorandum du 10 mars 2023 que le gouvernement congolais a offert aux membres du Conseil de sécurité lors de leur visite à Kinshasa", a-t-il plaidé dans son intervention mercredi 29 mars devant le Conseil de Sécurité qui examinait la situation de la République Démocratique du Congo.

Et de poursuivre :

"Je demeure tellement convaincu que ces éléments vont beaucoup aider en termes de clarté et de lisibilité des actions de la Monusco en RDC. La RDC en tant que pays hôte suggère en outre au Conseil de Sécurité pour cette période d'échéance 2023 une mutation de la Monusco qu'elle puisse passer de la force peacekeeping à une force de peacemaking ou à la limite à une force d'appui aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo. Mon gouvernement demande dans ce contexte la réactivation de la FIB".

Cette position de la République Démocratique du Congo a été exprimée par le gouvernement lors du séjour des membres du conseil de sécurité en RDC. Pour le Chef de la diplomatie Congolaise Christophe Lutundula, la priorité des priorités, c'est la restauration de la paix et de la sécurité. Pour y arriver, il faut mettre fin à l'agression contre la RDC et aux aventures meurtrières, criminelles du M23 avec le soutien de l'armée rwandaise. Cela nécessite la mise en œuvre du plan d'action, du plan de paix de Luanda-Nairobi, qui a été avalisé par les Chefs d'État de la région et par les Nations-Unies. Cela nécessite également que la Monusco soit réajustée. Si on veut avoir une Monusco qui travaille, qui est légitime aux yeux des congolais, il faut revoir, muscler son mandat et lui donner les moyens qu'il faut. 

La situation sécuritaire dans la partie Orientale de la République Démocratique du Congo ne cesse de se détériorer à la suite de l'activisme des groupes armés locaux et étrangers. La situation s'est empirée davantage avec la résurgence du M23 soutenu par le Rwanda provoquant des milliers de déplacés et des sans abri dans trois territoires (Rutshuru, Masisi, Nyiragongo) de la province du Nord-Kivu.

Un cessez-le-feu devait avoir lieu dans "dans toute la région orientale de la RDC", selon le dernier calendrier de cessation des hostilités annoncé par la facilitation, jusque-là aucun changement sur terrain.

Clément MUAMBA