Procès de deux officiers généraux pour crimes de guerre présumés au Kasaï: appel à délocaliser de Kinshasa à Kananga 

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La société congolaise pour l'État de droit (SCED), une organisation de défense des droits de l'homme qui milite pour la justice et la vérité dans le drame du Kasaï formule, dans un communiqué ce mardi 21 mars,  trois recommandations pour la bonne tenue du procès ouvert à Kinshasa devant la Haute cour militaire à l'encontre de deux officiers généraux dont l'un des FARDC et l'autre de la police nationale congolaise pour leur implication présumée dans les crimes graves commis au Kasaï en marge de l'insurrection des Kamuina Nsapu.

Lire: RDC: deux officiers généraux des FARDC et de la PNC devant la justice pour leur rôle présumé dans les crimes graves au Kasaï

Tout en saluant le début du procès dit Mulombodi du nom d'un des quartiers de Kananga où les éléments de l'armée et de la police sont accusés d'avoir commis des meurtres et des viols sur les populations,  SCED pense que l'ouverture de ce procès "est un tournant décisif sur le chemin de la lutte contre l'impunité des crimes graves commis dans la région du Kasaï".

C'est l'occasion que saisit SCED pour exiger entre autres l'organisation de ce procès à Kananga. "Tenir ce procès en chambre foraine à Kananga, lieu de la commission des faits", recommande cette organisation.

Outre cette exigence, SCED formule deux autres :

" Laisser aux victimes la liberté de se constituer les conseils de leur choix conformément aux principes fondamentaux relatifs à la protection et à la réparation des victimes des violences sexuelles liées au conflit et autres crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité ; garantir aux victimes le droit de connaître l'avancement de la procédure judiciaire engagée et appliquer le principe de la suppression des frais de consignation".

La Haute cour militaire a ouvert le procès sur les crimes de guerre présumés commis au quartier Mulombodi près de l'aéroport de Kananga le 23 septembre 2017 par les forces de sécurité alors que le général des brigades Emmanuel Lombe Banguandu était commandant de la 21ème région militaire de l'armée à Kananga et le commissaire divisionnaire adjoint Vumilia Tendilonge était commissaire provincial de la police nationale congolaise. Le parquet militaire qui poursuit les deux officiers généraux dit avoir documenté des centaines de cas de viol, des meurtres et d'emprisonnement dont il soupçonne les deux officiers généraux.

A l'audience d'ouverture de ce lundi 20 mars, le commissaire divisionnaire adjoint Vumilia Tendilonge a comparu en personne et a sollicité un renvoi pour le mois de mai tandis que le général des brigades Emmanuel Lombe Banguandu était absent.

Selon l'extrait de rôle du greffe près  la Haute cour militaire qu'ACTUALITE.CD a consulté, l'affaire enregistrée sous RP 029/22 met en cause l'Auditeur général des FARDC/Ministère public en tant qu'accusation contre les prévenus  général de Brigade Lombe  Banguandu Emmanuel  et le commissaire divisionnaire adjoint Vumilia Tendilonge avec comme préventions: Crimes contre l'humanité par viol; crimes contre l'humanité par emprisonnement; crimes contre l'humanité par meurtre.

Pour mémoire, au plus fort de l'insurrection des Kamuina Nsapu, des éléments des forces armées de la RDC et de la police nationale congolaise ont été cités comme ayant procédé à des tueries des masses, viols des femmes et destruction des biens au quartier Mulombodi non loin de l'aéroport de Kananga. Le quartier Mulombodi avait été soupçonné d'héberger les miliciens Kamuina Nsapu qui avaient attaqué et brièvement occupé l'aéroport de Kananga le 22 septembre 2017.

Sosthène Kambidi à Kananga