Avant Poutine, les précédentes personnalités dans le viseur de la CPI

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Avant le président russe Vladimir Poutine, contre lequel la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé vendredi avoir émis un mandat d'arrêt international, plusieurs chefs d'Etat ou responsables politiques ont été recherchés par la CPI depuis sa création en 2002. Tous n'ont pas été arrêtés.

Voici un rappel de ces principales personnalités:

- Joseph KONY -Chef des rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), il est visé depuis 2005 par un mandat d'arrêt de la CPI. Il est accusé de 12 chefs de crimes contre l'humanité, dont esclavage sexuel et réduction en esclavage, ainsi que de 21 chefs de crimes de guerre. Il n'a jamais été arrêté et est en toujours en fuite.

- Thomas LUBANGA -Arrêté en mars 2006 en République démocratique du Congo, il est transféré à la Cour pénale internationale à La Haye. Il est le premier individu à être mis en accusation par la CPI, inculpé pour crimes de guerre.

Condamné en 2012 à 14 ans de prison pour le recrutement d'enfants soldats lors du conflit en RDC, il est libéré en mars 2020, la durée de sa détention courant à partir de la date de son arrestation.

- Jean-Pierre BEMBA -Ancien vice-président de la RDC, il est incarcéré par la CPI en 2008 pendant près de dix ans. Jugé pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par sa milice en Centrafrique (octobre 2002-mars 2003) où elle était venue soutenir les troupes d'Ange-Félix Patassé, en butte à une rébellion de François Bozizé. Il est acquitté en juin 2018 en appel par la CPI.

- Omar EL-BECHIR -En mars 2009, le Soudanais Omar el-Béchir devient le premier chef d'Etat en exercice à être visé par un mandat d'arrêt de la CPI pour "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité" au Darfour. Le 12 juillet 2010, il est poursuivi pour "génocide". 

Deux ans après son arrestation et sa destitution en 2019, le Soudan annonce en août 2021 qu'il va remettre l'ex-président à la CPI. Annonce restée lettre morte jusqu'ici.

- Laurent GBAGBO -Après l'élection présidentielle de 2010, Laurent Gbagbo, président de la Côte d'Ivoire depuis 2000, refuse d'admettre sa défaite face à Alassane Ouattara. Le chaos qui s'ensuit entraîne la mort de 3.000 personnes. 

La CPI délivre un mandat d'arrêt contre lui en novembre 2011. L'ancien président est transféré au centre de détention de La Haye pour répondre aux accusations de crimes contre l'humanité. 

Acquitté après un procès de trois ans, il est libéré en février 2019 mais assigné à résidence en Europe. En mars 2021, la CPI confirme définitivement son acquittement, ce qui lui permet de rentrer en Côte d'Ivoire.

Son épouse Simone a elle aussi fait un temps l'objet d'un mandat d'arrêt international de la CPI.

- Seif al-Islam KADHAFI -Arrêté le 19 novembre 2011 en Libye, Seif al-Islam, fils de l'ex-dirigeant Mouammar Kadhafi, fait l'objet depuis le 27 juin 2011 d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité commis pendant la répression de la révolte populaire qui s'était transformée en conflit armé et avait provoqué la chute puis la mort du colonel Kadhafi. Seif al-Islam est considéré comme en fuite car détenu à un endroit inconnu par les autorités libyennes. Sa libération a été plusieurs fois annoncée mais la confusion règne à ce jour sur son sort.

Son père avait lui aussi été visé mais l'affaire a été close à la suite de sa mort, en octobre 2011.

- Uhuru KENYATTA -Mis en examen en 2012 par la CPI pour crimes contre l'humanité commis lors des violences post-électorales ayant suivi la présidentielle kényane de 2007, il est élu président du Kenya l'année suivante.

Il se rend en octobre 2014 à la convocation de la CPI pour une audience sur un éventuel nouveau report de son procès pour crimes contre l'humanité, devenant le premier chef d'État en exercice à comparaître devant la Cour pénale internationale. Mais la CPI abandonne les poursuites en décembre, faute de preuves.

D'autres dirigeants ont été condamnés par d'autres tribunaux spéciaux: 

- Charles TAYLOR -Charles Taylor, acteur principal de la première guerre civile au Liberia (1989-1997), impliqué dans la guerre civile sierra-léonaise, a été condamné en 2012 par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone à 50 ans d'emprisonnement pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre, devenant le premier ex-chef d'Etat à être condamné par un tribunal international depuis le procès de Nuremberg (1945-1946).

- Slobodan MILOSEVIC -L'ancien président serbe Slobodan Milosevic, arrêté en 2001, est lui mort en 2006 pendant son procès à La Haye devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide.

AFP avec ACTUALITE.CD