RDC: en dépit notamment des contraintes sécuritaires, la CENI dit travailler pour le respect du délai constitutionnel et espère avoir à temps la loi sur la répartition des sièges

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Bien que les opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs ne soient pas effectives dans certains coins du pays suite à l'activisme des groupes armés locaux et étrangers dans l'Est de la RDC et à Kwamouth (Mai-Ndombe), la Commission électorale nationale indépendante dit vouloir organiser les élections dans le délai constitutionnel. Au cours d'une conférence de presse tenue mardi 14 mars 2023, la CENI révèle qu'elle n'envisage pas interrompre les opérations en cours et compte sur les différentes initiatives lancées par le gouvernement pour rétablir la paix dans les zones d’insécurité.

"Par rapport à la sécurité, est-ce que nous envisageons la suspension des opérations ? Non, pas du tout. Je crois qu'en matière électorale chaque institution doit faire sa part des responsabilités. Au gouvernement de doter les fonds, au gouvernement de sécuriser le processus électoral, à la CENI d'organiser les élections, c'est ce que nous sommes en train de faire. Nous sommes prêts à organiser ces élections dans le délai", a déclaré Didi Manara, 2e vice-président de la CENI.

Par ailleurs, la CENI espère que le Parlement votera à temps la loi sur la répartition des sièges. La fin de l'enrôlement est un préalable pour que cette loi soit votée.

"La répartition des sièges, nous serons au rendez-vous parce que la session parlementaire de mars s'ouvre demain (mercredi 15 mars) et prendra trois mois. Nous ne pensons pas que jusqu'à la fin du mois de juin nous n'aurons pas terminé l'enrôlement des électeurs, nous ne  pensons pas. Nous pensons que nous serons à date et nous allons soumettre cet avant projet de loi sur la répartition des sièges au niveau du parlement et nous aurons cette loi et après la phase qui va suivre, ça sera l'appel à candidature", a espéré M. Manara.

Le processus électoral en cours fait l’objet de controverses dans l’opinion. Certains estiment qu’il connaît des difficultés notamment d’ordre technique et opérationnel. Le député Juvénal Munubo plaide pour un débat autour du processus électoral.

“Il faut un débat autour des préparatifs des élections. La Loi sur la répartition des sièges, c'est au mois de juin, c'est le 1er juin qui est le deadline, on doit travailler d'ici au 1er juin pour adopter cette loi mais l'évaluation peut commencer à se faire parce qu'il y a beaucoup de difficultés d'ordre logistique liées à l'enrôlement et ça vaut la peine que le parlement évalue un peu avec le président de la CENI comment ça se déroule. Si on arrive au mois de juin sans cette loi de répartition des sièges évidemment ça va accroître les risques de glissement. Donc on doit travailler que d'ici au 1er juin qu'on ait cette loi de répartition des sièges", a indiqué Juvénal Munubo.

Actuellement le plus grand défi reste la sécurité. L’opération d'identification et d'enrôlement des électeurs lancée dans la troisième aire opérationnelle n’est pas effective dans certains coins de la province du Nord-Kivu. Il s'agit des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.  Certains élus de ce coin avaient appelé à la suspension de ces opérations suite à la détérioration de la situation sécuritaire. Dans le territoire de Kwamouth (Mai-Ndombe) aussi cette opération n’est pas encore lancée.

Clément MUAMBA