RDC-M23 : « Mettre fin à une guerre c’est bien plus compliqué et cela suppose du temps » (João Lourenço)

Les combattants du M23 à Kibumba
Les combattants du M23 à Kibumba

Depuis la détérioration du climat sécuritaire en raison de la guerre du M23 au Nord-Kivu, des sommets des Chefs d’Etat se sont multipliés dans la région. Le dernier est celui de l’Union Africaine tenu du 17 au 19 février à Addis-Abeba. Mais en dépit de ces assises qui formulent plusieurs recommandations pour mettre fin à l’activisme du M23, les lignes ne bougent toujours pas.

Le Président d’Angola João Lourenço qui a reçu mission d’entrer en contact avec la rébellion s’est expliqué en ces termes :

« Lorsqu’il s’agit de commencer un conflit armé, il survient comme ça : avec le premier coup de feu, tout est parti ! Quand on parle de mettre fin à un conflit armé, à une guerre, c’est bien plus compliqué et cela suppose du temps. Ce serait une illusion de croire que c’est simple et que l’on peut en finir avec un conflit du jour au lendemain », a-t-il dit dans un entretien avec RFI et France 24.

João Lourenço a même donné l’exemple de la guerre en Ukraine.

« Voyons, d’ailleurs, ce qui se passe actuellement en Europe, avec cette guerre entre la Russie et l’Ukraine qui dure depuis plus d’un an, maintenant. Personne ne sait à quel horizon ce conflit peut s’arrêter. Bien que tout soit fait pour y mettre un terme personne n’a de réponses très crédibles à ce sujet », a indiqué le Président angolais avant d’ajouter :

« En ce qui concerne ici la RDC, c’est un peu le même principe. Ne tombons pas dans l’illusion que du jour au lendemain ça pourrait se terminer juste comme ça. Ce serait l’idéal, évidemment. Mais la réalité est toute autre ». 

A l’issue du sommet d’Addis-Abeba, l’Angola a été chargé de mener « les bons offices » afin de persuader le M23 pour obtenir a priori deux choses : le cessez-le-feu et le cantonnement des troupes rebelles.

Lire : Est de la RDC : le M23 boude l’Angola mandaté par le sommet d’Addis Abeba notamment pour négocier le cessez-le-feu