RDC: Kinshasa pleine d'espoir s'est levée tôt pour le pape

Ndolo
Ph. ACTUALITE.CD

Assise à même le sol, chapelet autour du cou, Eulalie Nzinga a quitté la maison à 04H00 ce mercredi matin pour être sûre d'assister à la messe du pape François à Kinshasa. Plusieurs milliers d'autres fidèles ont passé toute la nuit sur place.

"Je suis malade, mais je sais que comme le pape est là, tout ira bien", espère cette fonctionnaire de 63 ans, venue avec sa petite-fille de 13 ans à Ndolo, dans l'est de la capitale congolaise, où un aéroport a été transformé en une vaste église à ciel ouvert.

Environ un million de personnes sont attendues pour la cérémonie religieuse, qui doit commencer à 09H30 (08H30 GMT). 

Eulalie est même convaincue que "grâce à la prière du pape", arrivé la veille à Kinshasa, "la guerre va finir" dans l'est du pays, en proie aux violences de dizaines de groupes armés depuis près de 30 ans.

Trésor Nyembo, 29 ans, a de son côté dormi à la paroisse Saint-Léonard, dans son quartier de l'ouest de la ville, avec une centaine d'autres paroissiens qui ont fait le déplacement ensemble vers Ndolo, à bord de mini-bus loués pour l'occasion. 

Ils sont partis très tôt eux aussi, pour éviter les embouteillages, qui peuvent s'avérer inextricables dans la mégapole d'environ 15 millions d'habitants. 

Trésor pense à son père, aujourd'hui décédé. En 1985, quand Jean Paul II était venu à Kinshasa, il n'avait pas pu assister à la messe qu'il avait alors célébrée. "Je ne voulais pas manquer cet événement. Le pape, c'est la bénédiction et la paix", dit-il.

Dans le bus, les passagers, portant des tee-shirts à l'effigie du pape, enchaînent les chants religieux. L'ambiance est électrique.

- Sandwich et débarbouillage - "Le pape va nous apporter la paix", espère aussi Josée Mandjo, 50 ans qui, sandwich en main, se préparait mardi soir à passer toute la nuit à Ndolo, avec d'autres qui avaient prévu aussi un casse-croûte, des pagnes pour s'allonger, un peu d'eau pour se débarbouiller... 

Dans la soirée on craignait la pluie, comme celle qui avait endommagé en début de semaine la tribune dressée dans le stade des Martyrs pour accueillir le pape, qui doit y rencontrer jeudi la jeunesse. 

Mais un beau soleil s'est levé mercredi sur Ndolo, pendant que la foule affluait par la vingtaine de points d'accès au site.

La chaleur s'annonce intense. 

A 06H00 beaucoup de fidèles étaient debout ou assis sur le sol, les chaises étant déjà occupées par ceux arrivés dans la nuit.

Deux heures après, la foule, drapelets en main, aux couleurs de la République démocratique du Congo ou frappé du portrait du pape, dansait au rythme des chants déjà entonnés par des centaines de choristes.

Godefroy Ngaly a passé près d'une heure dans la file d'attente. Avec sa chemise en pagne coloré, il fait un selfie une fois sur zone, pour immortaliser l'événement. "On ne voit pas le pape tous les jours...", constate cet homme de 44 ans, chercheur en politique internationale. 

De la présence du pape? "J'espère tout", dit-il. Le discours très fort et politique prononcé dès mardi par le pape François, qui a fustigé le "colonialisme économique" et la prédation des richesses du Congo, lui donne confiance. 

"Le pape peut faire du lobbying pour que nos compatriotes vivent en paix", veut-il croire.

 

AFP avec ACTUALITE.CD