RDC-Rutshuru: des tirs d’artillerie de nouveau entendus, des positions du M23 ciblées par l’armée dans plusieurs agglomérations 

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Les affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les combattants du mouvement du 23 mars (M23) ont repris depuis tôt le matin de ce mercredi 26 octobre dans la région de Rangira-Ntamugenga, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Des détonations d'armes lourdes se font entendre jusque dans les cités de Kiwanja, Rutshuru-centre et Rubare. Des sources locales affirment que l’armée pilonne, à partir du camp de Nyongera, les positions du M23 vers Rangira, Ntamugenga, Chanzu et Kabindi. 

« C'est depuis 6h que les FARDC ont commencé à larguer des bombes vers Ntamugenga, Chanzu, Runyoni, Kabindi. On est en train d'entendre des détonations d'armes lourdes lancées à partir de Rutshuru vers les zones des combats. Tout le monde prie pour que les FARDC puissent repousser l'ennemi jusqu'à aller récupérer Bunagana et Ntamugenga. Il y a des détonations d'armes lourdes qui sont entendues ici dans la cité de Kiwanja, à Rutshuru centre et même Rubare», a indiqué à ACTUALITE.CD le responsable d’une ONG locale de défense des droits de l'homme. 

Ces détonations créent de la psychose au sein de la population. « Les activités scolaires sont paralysées. Tout le monde est chez lui. Il y a panique généralisée au niveau de Kiwanja. À Rubare, également, il y a panique parce que les affrontements sont à 3 km de cette cité. », d’après la même source. 

Des nouveaux déplacements des populations sont signalés. 

«La route est présentement pleine de déplacés. Il y a un mouvement inhabituel. Visiblement, tout Rubare vient de se vider. Les déplacés en provenance de là arrivent déjà  ici à Kiwanja », a témoigné un habitant de Kiwanja. 

Mardi, des sources de la société civile de Rutshuru ont alerté sur le renforcement en hommes et munitions du M23 à partir des frontières avec le Rwanda et l’Ouganda. Des centaines d’hommes en renfort à ce mouvement rebelle ont été aperçus en train de traverser les frontières pour rejoindre le M23, selon les sources dans la région. 

Selon le dernier bilan de l’Armée, une personne a été tuée et cinq autres blessées par « des bombes rwandaises » sur l’axe Rangira-Rwanguba-Tchengerero. Trois civils ont été tués et 35 autres blessés dont des enfants à Nyabikoro, près de l'hôpital de Rwanguba. 

Les affrontements entre les FARDC et le M23 ont repris depuis jeudi 20 octobre dernier dans la région de Rangira-Rwanguba dans le territoire de Rutshuru, après quelques semaines d'accalmie. La société civile locale accuse les rebelles du M23 d'avoir largué des bombes sur certaines positions de l'armée. 

Et c’est dans ce contexte que le chef d’état-major général adjoint des FARDC, chargé des opérations et renseignements, le général Nduru Jacques ainsi que le commandant de la troisième zone de défense, le général Marcel Mbangu séjournent depuis mardi à Goma pour une mission d’inspection. 

Bunagana, cité frontalière avec l'Ouganda ainsi que d’autres entités environnantes des groupements Jomba, Bweza, Kisigari et Busanza sont sous occupation du M23 depuis plus de quatre mois maintenant. 

Jonathan Kombi, à Goma