RDC: PMA publie les résultats de ses enquêtes sur les violences basées sur le genre et l'incidence des avortements à Kinshasa et au Kongo Central

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La cérémonie de diffusion des résultats des enquêtes du PMA (Performance Monitoring for Action) sur les violences basées sur le genre et l'incidence des avortements à Kinshasa et au Kongo central a eu lieu vendredi 14 octobre dernier à Kinshasa.

Plusieurs personnalités ont pris part. Parmi elles, les députés nationaux Christelle Vuanga et Bathe Ndjoloko, le Dr Body Ilonga, Secrétaire général à la santé, Dr Anne-Marie Ntumba, directrice du Programme National de Santé de Reproduction (PNSR), le directeur pays de IPAS, des professionnels de santé et des partenaires techniques et financiers du ministère de la santé.

C'est le Professeur Pierre Akilimali, investigateur principal, qui a présenté les résultats de ces enquêtes.

D'après ces enquêtes, l'incidence de l'avortement provoqué à Kinshasa est autour de 150 avortements pour 1000 femmes de 15 à 49 en 2021. La plupart de celles qui avortent justifient leur acte par le fait qu'elles sont soit trop jeunes, soit célibataires soit sans ressources financières pour mener à terme leur grossesse, soit le refus du partenaire de reconnaître l'enfant. Plus d'un tiers de ces avortements, rapporte l'enquête, sont non-sécurisés.

Aussi, le professeur Pierre Akilimali indique que l'incidence de l'avortement provoqué est plus élevée chez les jeunes femmes, les femmes non mariées et les femmes sans enfant à Kinshasa.

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Ces résultats sont aussi les mêmes pour le Kongo Central, à la seule différence qu'au Kongo-Central, 44 avortements pour 1000 femmes de l'âge précité.

L’étude démontre aussi que l'avortement médicamenteux a été usité à 29%, contre 25% pour la chirurgie. Les pharmacies (35%) et les formations sanitaires privées (27%) sont les sources des soins les plus fréquemment utilisées.

Quant aux violences basées sur le genre, la violence entre partenaires intimes (VPI) est répandue à Kinshasa et au Kongo-Central. Plus de deux femmes sur dix à Kinshasa et près de deux sur dix au Kongo-Central ont subi des VPI physiques ou sexuelles en 2020.

La plupart des femmes qui subissent des violences au sein de leurs ménages sont aussi victimes de VPI; 68% des femmes mariées où en union à Kinshasa et 70% au Kongo-Central qui subissent des violences d'un autre membre de leur ménage que leur partenaire intime font aussi l'objet des VPI.

Les femmes qui ont subi des VPI et des violences au sein de leurs ménages ne cherchent que très peu souvent de l'aide ; moins de 6% à Kinshasa et environ 10% des suivantes de violences indiquent rechercher de l'aide auprès de services formels.

Concernant les avortements à Kinshasa et au Kongo Central, les chercheurs de l'École de santé publique de l'Université de Kinshasa recommandent le renforcement de la sensibilisation sur les méthodes et services de planification familiale, sur les circonstances dans lesquelles l'avortement est légal et assurer la disponibilité des soins d'avortement sécurisés de qualité.

Pour les violences basées sur le genre, les chercheurs recommandent notamment l'élargissement des politiques efficaces de prévention, la sensibilisation sur les stratégies centrées sur la femme, l'intégration du dépistage des violences entre partenaires intimes aux services de routine et la multiplication des interventions pour aider les femmes à être plus en sécurité lorsqu'elles ne peuvent quitter leur relation.

Le Dr Body Ilonga, SG à la santé, a encore profité de la présence des députés pour continuer son plaidoyer en faveur de la hausse du budget alloué à la santé publique  par l’autorité budgétaire, le Parlement.