Kasaï-EPST : à Kamako, près de 3000 élèves n'ont pas encore repris le chemin de l'école à cause des conditions de vie de parents

La classe d'une école à Beni
La classe d'une école à Beni

Dans la cité frontalière de Kamako, 150 kilomètres au sud de Tshikapa, près de 3000 élèves et enfants à l'âge scolaire n'ont pas encore repris le chemin de l'école et ce, en dépit de la gratuité de l'enseignement.

La société civile locale, qui donne ce chiffre, attribue cette situation aux conditions de vie difficiles de plusieurs parents dans cette localité qui fait face à la ville angolaise de Lunda Norte en Angola.

" Plusieurs enfants sont à la maison à cause de la précarité des conditions de vie des parents. C'est vrai qu'il y a gratuité mais où trouver les uniformes et les objets classiques ", explique l'abbé Trudon Keshilembe, curé de la paroisse Saint Gabriel de Kamako et président de la société civile locale.

La même source renseigne que la cité de Kamako compte  23 écoles primaires (publiques et privées) dont 5 seulement sont mécanisées et payées soit 32 enseignants seulement sur 152 touchent le salaire.

D'autre part, la société civile de Kamako note que les écoles sont dans un état piteux : " les infrastructures scolaires sont inexistantes, manque de matériels didactiques, tableaux et fournitures scolaires ".

Une autre raison évoquée pour justifier cette situation est la difficulté qu'éprouvent les enfants venus de l'Angola avec leurs parents et qui ont du mal à s'adapter.

" Dans nos projections, nous attendions au moins plus de 10.000 élèves étant donné que la frontière a été ouverte, plusieurs parents sont revenus à Kamako avec leurs enfants. Plusieurs déplacés internes, les retournés d'Angola et les expulsés ont regagné Kamako. Les enfants revenus d'Angola ont des difficultés d'adaptation de la langue et de l'homologation du titre scolaire, ils préfèrent rester à la maison ", ajoute la société civile, qui appelle le gouvernement de la République à doter les écoles de Kamako d'infrastructures en plus de la prise en charge des enseignants.

Pour cette année scolaire,  la société civile de Kamako dit avoir recensé 7247  élèves dont 3857 garçons et 3390 filles.

Le ministre provincial de l'Epst du Kasaï n'a pas répondu à nos demandes de réaction à cette situation.

Sosthène Kambidi à Kananga